lundi 3 janvier 2022

"ON APPREND TOUJOURS DE L'EVEIL DE PARIS" Poème du 3-01-2022


 

Paris Le 3-01-2022



ON APPREND TOUJOURS DE L’ÉVEIL DE PARIS




Sous les lampadaires : des ombres translucides

Suspendant corps dans l'air – avancent sur le vide

Écailles de lumière en marbre-macadam

Bordent murs de pierre que tout le sombre dame


Le mouvement s'accélère – enseignes illuminées

Tout un flux macère ville où tout le jour perce

Fenêtres trouant murs leur fait un macramé

Bientôt au jour impur lampadaires s'affaissent


Flot de véhicules grandit fleuves de rue

Travail alors bouscule éveil – le met à nu

La radio siphonne pour compagnie : grand monde

Et le temps résonne du travail prenant rondes


Le ciel armé de blanc taille crème des murs

Et d'ici tout le plan urbain creusant vitesse

N'oublie proche et lointain croisant leur belle allure

Du nouvel an un train pressé cause tendresse


Petit vent secoue ville – expulse-t-il souvenir ?

Or elle l' habille - le propulse en avenir

Paris gagne en instant où le temps se suspend

Un marche-pied nous tend l'oubli : Vide s'y pend


Ne t'y accorde pas qu'à piétiner poussière :

Du rythme de nos pas qui l'essouffle en lumière

Vont tous les passages lancer hasards futurs

Y demeurent sages leurs soins : fond de nature


Or le suc de Paris se boit sans la promesse

Il n'est jamais tari : pris en toute saison

Et avec arbres nus : il nous est droit d'aînesse

Jusqu'en fleuve-avenue : Misère est sa raison


Et qu'on n'attende pas que s'y perde l'éveil

Presque tous ont ses pas en matin vénéneux

Poudre lancée des fées nous font sentir qu'il brille

Elle moule les faits sur nos chemins sinueux


C'est la belle Elvire qui ressource l'amour

Elle est là – nous attire et comble résistance :

Âme et corps désunis perdant leur bel ajour

En rencontres amies : son souffle leur rend sens


Que le travail n'y meurt : levant hasard souverain

Que s'y creuse douleur : en partage elle monte

Sens vibrant de Paris : jeunes-vieux sont d'airain

Que ce monde marie paix avec qui la compte


Là contre pierre-crème une lèvre s'éclaire

On y vient et sème pour hasard : vifs éclairs

On y fait essaimer l'art d'une belle écoute

Où l'on sent se tramer la vie contre faux doute

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