Paris Le 11-05-2021
LA VOIX ARRACHÉE AU VIDE
Je vais en conquête des printemps partagés
Brûlant en ma fête les instants de lumière
Incendiant l'habitude où tempête la guerre
Je loue ma certitude en un bail au viager
Je : ne suis qu'épine plantée en chair du vide
Tout mon cosmos s'abîme en son retrait liquide
Écoutant le merle se refait-on chanson
C'est doux bruit qui scelle l'horizon de la ville
En appui qu'il donne au resserrement des fils
Entre souffle qui sonne et éclats de raison
Puis – entré dans la nuit – revenant au silence
On se dit : plume luit contre vorace absence
Et le rêve aux cendres ne se consumant pas
On rentre en ce ventre d'amitié fraternelle
En écho du chuintement à travers la ruelle
Pour voix glissant s'armant de tendresse en leurs pas
C'est pour la maisonnée victoire à l'arraché
D'entendre espoir qui naît dans leurs rires cachés
Puis : Vide sous paroi du sens dans le silence
Qui a rides en poids sur ma peau repliée
Mais – là : l'avalisant en turgescente essence
Qui donc va balisant en écorces liées
Tous les beaux fruits du monde en ce cri déjeté
Qui – dans l'huis des rondes – ouvre hasard de tous dés
Et bonne fortune n'entend cette musique
Qui battant en lune le retour de raison
Sans horizon pour prince – allume et tout repique
Dans l'eau qui nous rince : plans de rêve en chansons...
En nuit qui avance le vide est constructeur
Dilapidant la chance où courent ses tuteurs
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