dimanche 9 février 2014

DU VERBE-POSTURE AUX LINEAMENTS D'UNE VOIX



DU VERBE-POSTURE AUX LINÉAMENTS D’UNE VOIX



Dans notre voix
Le chaos rentré fait mouche
Sur le verbe-posture …
Au sens qui le barre
S’adjoignent
Quelques
Mots étranges

Mais comme en un silence
D’éclairs sans tonnerres
Une abeille vient
Y butiner …

Et c’est la compagnie
Où se multiplient les mots
Qui montent – tels asphodèles
Par-dessus un maquis
D’herbes sauvages

Dans les à-coups du vent
Des bris de voix nous
Prennent et poussent
Charriant pistil
Jusqu’au plus
Large des
Horizons

S’agitent encore les mots-chaos …
On les fondra alors comme
Un jardin de mots-fleurs
De mots-pierres
Tous imprégnés
De mots-sources – de mots-ruisseaux
Et … Les jalonnant jusqu’à
Une passerelle arquée
Qui vient les
Surplomber
Tous

Engrainés dans la terre
Ils se sont insurgés
A sa surface …
C’est cette passerelle :
La pensée qui les voit – les sent – les entend
C’est elle qui les engendrera
En une grande
Respiration
Au-delà
De toute fièvre
Et tenant lieu d’apparition
Contre toute disparition

On entend – on voit – on sent …
Et la parole se fait voix
Invitée en tout guet
En toute veille
On la prend –
Le jour
On la distille – la nuit
Sous tous les temps de tumulte
Malgré grêle – glace et inondation

Fleurs et pierres arrangées
Comme cause des sans-causes
Mais jamais oubli de l’oubli …
On les comptera en ville
Et … Du champ aride
Au désert –
En passant par des
Jungles profondes …
On les verra
On les sentira
On les entendra …
Et … Comme sœur de leur royaume
Elles auront la voix
D’une muse
Pour
Pallier à tout semblant
Pour obvier à tout vide de sens

On les verra – on les sentira – on les entendra
Dans la grande misère et le triste exil –
Par tout pays – quand la guerre
Qui leur est faites
Les essouffle  

Déjà on voit poindre l’amour avec le chant
Nés sur le seuil de l’accueil :
Ambroisie pour
Satisfaire
La soif et la faim
De clarté

On le tissera ce chant
Sur les drapeaux de l’innocence
Et l’on gravera sur eux
Les lettres vives
De toute langue
Dans l’instant
Qui ne sera plus assourdi
Sur les toiles insensées de
L’oubli de l’oubli

Et ce sera comme les mille et mille
Escaliers de Babel que
L’on garnira de
Chacun à chacun avec
Tant de langues de musique
Et d’images – qui
Résonneront
Directement
D’une boîte de Pandore
Ouverte cette fois-ci
A tous les chants
De la terre

Et d’où
Les voix de l’égal
Toucheront la chair de l’Humain
A force de faire briller la peau
De ces invisibles
Meurtris par
L’ignorance et
Le mépris venus
De ceux-là même
Qui – enflés de paroles
Concupiscentes  -
Les attachent à des places
De proscris pour mieux
Casser leurs voix
De juste mesure
Du monde

Que jamais notre voix
Avec ce chant ne s’éteignent –
Nous le savons –
Elle peut encore monter
Vers le soleil
Pour
Engendrer jusqu’au
Plus riche des moments
En fleurs multiples – en pierres multiples
Étincelantes dans le jardin
D’Humanité

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