PASSERELLE
Alors que se défoncent
Les pavés de la gamberge
Dans des mandarinades
De tête à faux
S’exténue le probable
Pour des aléas de fortune
La lettre du soleil étant cachetée
Au tampon plombé
Par la misère –
Passe un ciel gris – si gris
Qu’il draine des horizons hébétés
Dame Promesse érigée en sceptre-
Toute une cour de hâbleurs dorés
S’en vont – tout pétulants de leurs armes –
En une simiesque valse du verbe
Dans des couloirs où brille
Le « qu’en dira-t-on »
Paroles graveleuses édifiées
Sur des passerelles entre murs oraculaires
Où se vantent encore leurs miracles
Moulins à vent escaladés
Sur l’oubli en livres-gravats
Chiffons dans la pensée
Pour l’effacer en poussières
De temps comptabilisé
Liberté – Passerelle !
Tu pleures dans ce harnais
Tu pleures – puis – furtive –
Tu montes à la gorge sèche
De Titans attristés
Tu fais un grand tour de ronde
Dans les oasis désertés
Jusqu’à y égrener la pluie
Dans des sourires-tonnerres
Qui vont vibrer de tout leur sang
Et…Là : nul vampire pour t’égorger !