REGAIN
Ici - Si l’on se dérobe
A la porte de l’oubli
On casse la rampe de sa pensée
La laisser donc entrebâillée
A la mesure de la taille
Où s’émousse le souvenir
Et qu’à la lumière de la ville
Se suspendent les lignes du lointain
Sans que - jamais –
Ne s’y circonvienne
Le temps de la mémoire
Ici – d’entre les murs
Les voix rugueuses
S’emparent du regain
Clouant au sol
La gueuse qui rumine
Leur envol en Paris
Même la bruine casse l’huis de la nuit
D’où se brassent des soucis
Emmêlant l’horizon
A la tête des sourires
Sur le tourniquet des rencontres
Roule l’éternité des amours
En roses d’offrande
Qui jettent un peu de jour
Dans le proche séjour du lointain
Et – dans les sépales de l’infini
S’exfiltrent des grains de sérénade
Qui râpent aux lèvres de l’étranger
On s’abreuve à l’ici et maintenant
Dégrevant de l’air du temps
Le tamis des misères
Quand il jette ombre et sel
Sur la veille des errants
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