OUTRE L’HYDRE NOCTURNE
Sur les ruines poussiéreuses
Des mots-cris maintenant vitrifiés
La parole semble s’en aller – étriquée
Sans chemin
Mais – cependant que son sang
Affleure aux lunes serrées
Par le rêve –
Sa respiration saillante
Lâche du vent aux fenêtres
Où danse le soir
Elles ont tourné – les étoiles !
Tourné aux accroche-murailles
Où mitraille une hydre démètrée
L’âge ancien est énucléé
On entend le vol
On entend le chant
D’oiseaux-passeurs :
Arc-en-ciel de la parole fidèle
Au croisement net des forêts métropolitaines
De l’exil
Ne répétez-pas : poètes !
Et – si vos muses cassent l’âge des discours –
Elles font entendre au-milieu de tous
Chaque parole arc-en-ciel
Elles remontent avec leurs flèches d’or
Les liens effilochés du temps
Tandis que semblent s’assoupir
Les rues tremblées du désir
A deux pas des eaux capiteuses
Où a fini de s’agiter
L’ombre aboyeuse
C’est tout le poème de la ville
Qui passe près de nous
Venant effleurer
Le silence et éclairer
La veille – comme un chemin
Alain Minod
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