samedi 2 juillet 2011

LA VIEILLESSE ET LA MER

Est-ce calme vieillesse

Que la mer déridée

Avec le chu du sable

Où elle brasse l’écume

Là – sur la digue de son offrande ?...


La mer sans assaut

Au comble des bords

Mais dans le reflux vivace des vagues


O le plus échappé des rêves

Détaché sur le feu de l’horizon –

Un soir – vieillesse capiteuse

Comme sur un trône –

S’y asseyant presque – l’effleurant

Avec tant de toucher

Qu’elle y instille sa sagesse


Et cette béance assumée –

O à la Turner ! –

Du ciel qui la raccroche

Au rouge éveillé comme sang –

Sans abîme –

Là – collée à la mer frémissante


Vieillesse qui s’accorde

Le temps fauve à la crête de cheval galopant

Comme le vent qui se lève

Sur le front de mer

Où bave Poséidon et remontent les sirènes


Autre flambée avant la nuit

Autre mer caracolant dans des rides

Avec des naseaux suant blanc


Vieillesse – tu t’embarques – tu quittes les bords

Montes – descends les vagues roulantes –

Les fends même – à leur travers

Tu ne bondis pas

Tu ne tonnes pas

Et guettes encore l’horizon !


Maintenant … Ta chair enveloppée par le tohu-bohu

Des lames rugissantes !

Maintenant … Le battement chaud de toutes tes artères

Prises par les assauts des cataractes d’écume !


Tes yeux dans le sel

Voient s’effacer le sang

Qui portait le ciel dans la mer

Ils attrapent déjà la lune pleine


Et ce n’est que la nuit qui commence …

Baigné de la dernière des certitudes

Tu tournes le dos à l’horizon obscur

Tu regagnes tes bords

Près du ponton giflé par les eaux

Avec un premier essor

Des étoiles – comme témoin

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