LA VIEILLESSE ET LA MER
Est-ce calme vieillesse
Que la mer déridée
Avec le chu du sable
Où elle brasse l’écume
Là – sur la digue de son offrande ?...
La mer sans assaut
Au comble des bords
Mais dans le reflux vivace des vagues
O le plus échappé des rêves
Détaché sur le feu de l’horizon –
Un soir – vieillesse capiteuse
Comme sur un trône –
S’y asseyant presque – l’effleurant
Avec tant de toucher
Qu’elle y instille sa sagesse
Et cette béance assumée –
O à la Turner ! –
Du ciel qui la raccroche
Au rouge éveillé comme sang –
Sans abîme –
Là – collée à la mer frémissante
Vieillesse qui s’accorde
Le temps fauve à la crête de cheval galopant
Comme le vent qui se lève
Sur le front de mer
Où bave Poséidon et remontent les sirènes
Autre flambée avant la nuit
Autre mer caracolant dans des rides
Avec des naseaux suant blanc
Vieillesse – tu t’embarques – tu quittes les bords
Montes – descends les vagues roulantes –
Les fends même – à leur travers
Tu ne bondis pas
Tu ne tonnes pas
Et guettes encore l’horizon !
Maintenant … Ta chair enveloppée par le tohu-bohu
Des lames rugissantes !
Maintenant … Le battement chaud de toutes tes artères
Prises par les assauts des cataractes d’écume !
Tes yeux dans le sel
Voient s’effacer le sang
Qui portait le ciel dans la mer
Ils attrapent déjà la lune pleine
Et ce n’est que la nuit qui commence …
Baigné de la dernière des certitudes
Tu tournes le dos à l’horizon obscur
Tu regagnes tes bords
Près du ponton giflé par les eaux
Avec un premier essor
Des étoiles – comme témoin
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