samedi 21 avril 2012

CE QU'IL EN EST DE L'IDEAL ...

CE QU’IL EN EST DE L’IDEAL …



Plus rien …
A la porte de mercure :
Lourd – lourd
Mais – assoiffé d’insaisissable –
Est notre amour –
Ultime martingale –
On y dresse son jeu
Comme un pouvoir
On y visse et dévisse son désir
Comme à la question

Les oiseaux se chargent
Du sourire
Où nous nous liquéfions

Et la poésie ?
Elle ne se partage
Qu’à l’ombre
De la solitude debout

La brillance – la romance – la ferveur
Le précieux – le prie-Dieu – la frayeur …
Il suffit – suffit – la pitié !

Les causes généreuses
Sont insondables
A la corde des songes
Il y faut un sol
Où – de boue chargée –
L’idéal se piétine

Ravaler le verbe
Quand il est au mur
Il n’y a pas de promesse
Qui n’ait été tuée

Car il n’existe que dans l’oubli des choses
Cet horizon où l’on veut voir sans-cesse
Une roseraie

Le qui-vive – l’attente – la patience –
Ces échos du semblant
Serinent dans la parole à genoux

Ami – prends rendez-vous
Avec toi-même
Avec toi-même – charge-toi de silence
Dans sa présence – tu verras l’aimée
Charpente ta maison
Avec le bois scié de l’inconnu

Les poètes maudits sont peut-être
Ceux qui crachent leurs espoirs
Dans le désespoir
Enfants – ils soupirent – aspirent
Aux fleurs de jungle
Incendiée

Masoch y bâtit ses palais
Là où s’associent
Les beaux parleurs
Là où jubilent
Princes et princesses

Cet air irrespirable
Ce cercle de feu
Qui noue
Leurs frasques amoureuses
A leurs phrases aboyeuses
Ce grand théâtre
De leurs singeries babillantes
Voilà le masque de leur puissance
Auquel nous opposons d’abord
Un grand et sauvage
Eclat de rire

Manque encore un franc terreau
Une franche rive
Où l’on n’écrase pas les cœurs
Souffle silence
Jusqu’à la résistance

Ce chemin se trace maintenant
Il se démarque en frère
Tutoyant le pauvre – l’anonyme – l’étranger
Comme l’aimée
S’écartant, une fois pour toutes
Des princesses et des princes
Qui se permettent de jouer
A Penthésilée ou à Zarathoustra

Là sur des montagnes d’orgueil et de mépris
Sur des vagues énormes de domination
Fière d’utiliser comme marchepieds
Les corps de Cythère

Pas de partage est leur adage
La charité : leur violon d’Ingres
La belle renommée : leur passe-temps
Ne la fardons pas celle-là
Avec l’aimée – ne nous y fourvoyons pas
Ne nous y rabaissons pas

Nulle bienséance – nulle rémission
Nulle résignation
Il y a loin de la coupe aux lèvres
Et nous ne la boirons pas
La prétendue eau de jouvence
De tous les pouvoirs

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