JE PASSERAI LE MONDE PAR TES YEUX
Je grime ce que je crains
Et tanne le temps de l’amour
Rouge est mon dit
Dans les sillons de mon ire folle
Attraper l’informe
Sur la trame de mes roueries
Siphonner le vers
Avec le burin de ma fantaisie
Je sais l’aurore sur la mer
Mais – au butoir de son écrin –
Je ne vais pas boire sa lueur
L’écume des marées
Egraine un chant
Qui est le sien
Sur le chemin
Où s’exilent mes mots
Qu’ai-je à me complaire
En arrosant de chaos
Le silence du granit
Où j’ai gravé son nom
Mes souliers de Pégase
Sont figés
Comme de glace
Est transi d’Albatros
J’ai daté la distance
Et me suis enfoncé
Dans une nasse de colle
L’art est nul
S’il n’a pas un ciel
Pour arroser les fleurs
Il est là le jardin
Où racler
Le terreau imbécile
De ma douleur
Il est partout …
Dans mes cris
J’ai oublié cette étreinte
Ah ! Comme le crin
De ton échine
Sait faire clair
Le galop de ta musique
Dans tes yeux d’amande
Où le silence voit
L’écouter – noisette légère dans l’âme –
Avec la buée dans mon regard
Refabriquer l’alarme du réveil
Jusque dans la nuit
Où gonflent mes rêves de voile
Là – tout près de toi –
Piratant les trésors de ton île
Décoffrant de poudre
Le calme incendie de ton corps
Je passerai le monde
Par tes yeux
Je le passerai
Et dégivrerai mes nuages
Si lourds sur mes pentes d’insomnie
Je le passerai
Dans les grains
Et sifflerai
Le temps des cerises –
Griffant le vent
Dans tes pommiers en fleurs
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