DU FILET DE L’ABSENCE A LA GRAINE DES FLEURS
Nous mangeons au filet doré de l’absence
Qui se déroule en des sources
Invisibles
Nous ne sommes pas rageurs
Et prenons le temps
Comme il vient
L’ours de nos humeurs patauge
Dans le miel -
sans-cesse –
Sans-cesse
Pour retrouver la rumeur
Où nagent nos songes
Il nous faut refonder
L’alliance
Du lointain et du proche
En rebâtissant notre
Arrière-pays pour
Notre chez-soi
Et la lumière du poème
Sera véloce …
Nous nous en imprègnerons le jour
Nous en peindrons la nuit
La ville pourra bien griffer
Notre silence – il sera
Fécondé par notre
Solitude
De fauve amical
Qui aura fréquenté l’altitude
Et nous visiterons tous
Les hameaux de
La rumeur
Dans l’oblique de nos parcours
Nous lasserons les dieux mercantiles
Du mépris – ils se perdront
Nous les confondrons
Face
A la générosité habile
D’un peuple qui a
connu
Des hauteurs …
C’est déjà notre musique
Empruntée à la ligne haute – sauvage
Et pacifique des dames blanches
Avec leur tronc de rocs …
Ils s’y casseront les dents
Comme sur le bruit d’aigle
Qui fait écho à notre
Langue vorace
Personne ne sèmera
La graine des fleurs
A notre place
Au creux
De nos gravitations amoureuses
Sur le doux terrain de
Nos pentes
Et nous verrons les crues
De nos sources
Embrasser
Le chemin de nos courses
Lentes
Et nous teindrons de mille couleurs
Le tissu noir de nos vies …
La ville – nous en prendrons le temps
Comme pour lâcher le grand ballon
Des souffrances et
Les laisser remonter
Dans l’aube où
Mûrit le soleil
L’instant – notre ami de chaque jour
Franchit déjà toutes les bornes
Du passé et nous y passons
Les lumières de
L’automne
Qui pénètre la terre
De sa mémoire
Multicolore
Nous y abandonnons toutes douleurs
Notre chant vient à son heure
Bondir dans l’avenir
Nous sourions au vif combat
Qui engage nos vies
Et laissons naître
A nous-mêmes
Les grandes armes de l’innocence-infante
De l’instant
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