mercredi 23 novembre 2016

VOYAGE PEU PROSAÏQUE !



Le 2/08/2016
Repris le 22/11/2016



VOYAGE PEU PROSAÏQUE !



Pendant que défile ce pays enfilé au souvenir en saillie dans ce train – où , en source ,
mes rêves fluctuent sans leurs courses , sans frein , ni trêve , j'entends , comme un élan
à tenir : cet appel d'oracle qui , du Mont Blanc , jamais ne s'est tu et tend mon âme au
pinacle … Elle m'étreint : cette école féconde où se transporte la parole si forte du monde :
en ce train : en tambour léger où craquent des spasmes où l'on tient , sans rebours , ni phasmes :
un arc d'où une flèche allongée en nos mains est marque immense de l'humain et mèche
comme une âme où la campagne danse vite comme une flamme qui jamais ne s'étreint
mais habite la compagnie dense en son train d'où filent dans l'horizon : de rares maisons .



Et roule , roule dans le gris , cela qui saoule : tout ce qu'on appris est là et sans prix ….
Cela s'aligne sur le lointain et fait signe contre le destin … On est indien dans cette île
mouvante comme lien des exils où tout s'invente : la flèche décochée s'est fichée là :
on serre son fil sur ces terres qui défilent maintenant à plat … C'est aux mains sensibles ,
en tenant sa cible , que mille lieux pour les yeux habillent mieux nos vies issues de ville .



Sortie de son décor : plus forte en nos corps , est tendue au mystère : toute l'étendue de
la terre … Qu'on y saute comme neufs : ce que l'on croise : ces bosquets , ces haies , ces cent
arbres divers : qu'on y toise pour y vaquer , comme au vert allé , y voir abris , quand du bœuf
en prairies , on a prise sur le pays qui s'enfile dans la vitesse accélérée .



Plût du ciel que ces kyrielles de mains à la terre , comme redonnée , en sonneraient alors sur
ce chemin de fer , dans l'élan , vers le soleil … Mais on n'est pas sourd quand , au silence comme
serrés , on ne sort lourd du voyage, on tend maintenant : bagages en mains : ses voix d'humains qui en sonnent dégagés et s'élancent pour leurs lendemains sans attendre …. Et le train tend à l'arrêt !


Croisées , leurs routes avoisinées sont à la mêlée mais mes vers zélés les renvoient hors de
tout désert et de tout doute … Qu'on y pense et , embarqué , insurgé , qu'on y sente maintenant
toute la flèche aux souvenirs épongée … Sa trace ne fait que s'assécher à l'avenir si , jamais , on ne se hante de ses songes . Dans ce toujours étonnant futur immergé où , jamais , ne s'évente la mèche ,
en un lent mouvement d'être , on y cherche dans l'azur , jusqu'à ce Mont Blanc , où , peut-être , en ce bout du jour , il sera insurgé !

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