Le 2/08/2016
Repris le 22/11/2016
VOYAGE PEU PROSAÏQUE !
Pendant que défile ce
pays enfilé au souvenir en saillie dans ce train – où , en source
,
mes rêves fluctuent sans
leurs courses , sans frein , ni trêve , j'entends , comme un élan
à tenir : cet appel
d'oracle qui , du Mont Blanc , jamais ne s'est tu et tend mon âme au
pinacle … Elle
m'étreint : cette école féconde où se transporte la parole
si forte du monde :
en ce train : en
tambour léger où craquent des spasmes où l'on tient , sans rebours
, ni phasmes :
un arc d'où une flèche
allongée en nos mains est marque immense de l'humain et mèche
comme une âme où la
campagne danse vite comme une flamme qui jamais ne s'étreint
mais habite la compagnie
dense en son train d'où filent dans l'horizon : de rares
maisons .
Et roule , roule dans le
gris , cela qui saoule : tout ce qu'on appris est là et sans prix
….
Cela s'aligne sur le
lointain et fait signe contre le destin … On est indien dans cette
île
mouvante comme lien des
exils où tout s'invente : la flèche décochée s'est fichée
là :
on serre son fil sur ces
terres qui défilent maintenant à plat … C'est aux mains sensibles
,
en tenant sa cible , que
mille lieux pour les yeux habillent mieux nos vies issues de ville .
Sortie de son décor :
plus forte en nos corps , est tendue au mystère : toute
l'étendue de
la terre … Qu'on y
saute comme neufs : ce que l'on croise : ces bosquets , ces
haies , ces cent
arbres divers :
qu'on y toise pour y vaquer , comme au vert allé , y voir abris ,
quand du bœuf
en prairies , on a prise
sur le pays qui s'enfile dans la vitesse accélérée .
Plût du ciel que ces
kyrielles de mains à la terre , comme redonnée , en sonneraient
alors sur
ce chemin de fer , dans
l'élan , vers le soleil … Mais on n'est pas sourd quand , au
silence comme
serrés , on ne sort
lourd du voyage, on tend maintenant : bagages en mains :
ses voix d'humains qui en sonnent
dégagés et s'élancent pour leurs lendemains sans attendre ….
Et le train tend à l'arrêt !
Croisées , leurs routes
avoisinées sont à la mêlée mais mes vers zélés les renvoient
hors de
tout désert et de tout
doute … Qu'on y pense et , embarqué , insurgé , qu'on y sente
maintenant
toute la flèche aux
souvenirs épongée … Sa trace ne fait que s'assécher à l'avenir
si , jamais , on ne se hante de ses songes . Dans ce toujours
étonnant futur immergé où , jamais , ne s'évente la mèche ,
en un lent mouvement
d'être , on y cherche dans l'azur , jusqu'à ce Mont Blanc , où ,
peut-être , en ce bout du jour , il sera insurgé !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire