jeudi 16 octobre 2014

PARIS DEMEURE UNE GRANDE DAME VOULUE



PARIS DEMEURE UNE GRANDE DAME VOULUE



Là – tout au fond de la rue – brassent vos promesses
Aucun amour déçu ne brûle leur flambeau
Aucune inondation ne noie votre désir
Et tous les feux de la circulation n’exercent
Que vitesse de vos mots pour qu’ils restent beaux
Ce qui fait vriller en couleurs votre plaisir

Votre délicatesse devient bienveillance
A engendrer bon accueil pour tout étranger
Jusqu’à ce que l’accord qui lui est dévolu
Devienne dans votre parole une brillance
De diamant en vos cœurs et raisons engrangés
Dans la ville que vous avez toujours voulue

Si vraiment sur tous les chants de votre bohème
Nous pouvons entendre les bruits de la cité
Et dégager la belle trame dans votre âme
Nous devrions aimer tous les mots qui s’essaiment
Sur votre chemin – même s’il est déserté
Comme sur chair vibrante d’une grande dame

Nous embrasserions le lointain qui nous est proche
Et l’horizon remuerait dans nos propres nuits
Jusqu’à rendre évidents les plus beaux de nos rêves
Sans que des hasards trop pressés ne nous les fauchent
Puis les fassent disparaître sans aucun bruit …
Non ! Qu’ils ne fuient pas en bégayant sur nos lèvres !

Poète à belle allure ! Donnez-nous vertu
De ne plus jamais abandonner ce réel
Où s’adonnent constamment vos vers en pensées
Même si l’automne de nouveau s’évertue
A refaire partir en exil les hirondelles
Que le roux tourbillon des feuilles a tracé

Poète à grande allure ! Rendez nous légère
La puissance agile de votre mélodie
Pour qu’elle ne s’effile plus dans des discours
Si lourds qu’ils s’épuisent dans la ville en pauvre air
Pourtant si vraiment n’existe aucun paradis
Faites que la misère ne nous rende sourds

Que la poésie pourtant ne soit prophétie
C’est bien du désert de toutes les solitudes
Que son éternelle jeunesse trace un lien
Pour que plus jamais sa grâce ne soit rassie
Comme si elle allait nier sa latitude
A tenir la pâte urbaine en son maintien

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