LA PENSÉE QUI DÉBORDE LE CHAOS
Diablesse : la pensée
Qui ne se laisse conjurer
Qu’avec les mots cassants
Échappés du chaos
Où nage l’inconscient
Surgit heureusement dans des voix d’anges
Construisant un silence
Qui – ne serait-ce
Que dans
La musique des oiseaux –
Interrompt les fauves
Cracheurs de feu
Mais la pensée insiste :
Qu’elle n’incendie ni les fleurs
Ni les fruits –
Elle ira
Avec le vent
Loger dans le ventre
Des Dames Blanches
Elle viendra garder
l’empire
Des amours où elle se partagera
Avec plaisir
Et nous l’orientons au fil
De nos amitiés fidèles
Là : sur chaque
Chemin où
Se tient
Et s’épanouit notre présent
Que nous doutions du prix de la nouveauté
Nous ne la vendons ni ne l’exposons
Au grand bruit des
Enchères
Et …
Même si la rage nous
Paraissait réparatrice
Il nous faudrait
capter
Le beau hasard
Qui tisse l’inconnu
Dans de pauvres liens
Troués
Pensée qui vole et nous enroule
En nous-mêmes - : nous le surprendrions
Cet inconnu : au prisme
De nos mots pavoisés
Devant l’éclat des
Dames Blanches
La routine – elle-même serait relevée
Avec les pigments épicés
D’une parole peignant
Comme au futur
Les chevelures d’herbes folles
Sur les pentes où
Tombent
En rigoles nos désirs
Avec le pinceau tournant
D’Éole
Mais la pensée ne saurait être hâtive
Elle qui creuse le vif
Dans l’instant
La pensée ne saurait être rétive
Aux petits riens qui agitent
Le bocal où se conservent
Les mots de prière
De promesse ou
De grands vœux …
Ce sont pluie – brumes et soleil
Qui dansent – tour à tour
Dans les frissons
D’une pensée
Qui voudrait
Crier à force
De ruminer sa solitude
Mais – victoire contre l’habitude
Qui se cristallise dans son bocal pressurisé
D’où l’on croirait tenir
Le vide qui conserve –
La pensée ne saurait être dévoreuse de vide –
Elle la rebelle qui ne peut chuter
Dans des terres arides
Au milieu de
Champs fertiles –
Sinon elle laisserait pousser
Plaintes ou assassinats de
L’Humanité réelle
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