lundi 6 avril 2015

TERRE A TERRE FENDU




TERRE A TERRE FENDU



Terre à terre fendu par des yeux de velours
Auxquels je me suis suspendu comme à la lune
Avec tous ses vœux lourds ardents elle était une
Si légère ! Oui j'en ai tremblé à être sourd

Et j'étais dans la brèche jusqu'aux profondeurs -
Traçant la ligne d'exil et de belle écume
Sous des vagues dont je ne sentais l'amertume
Alors tout mon chemin prit une grande ardeur

Pour elle j'ai attrapé des grains de tempête
Sur la surface ailée des ondes de la mer
Elle était grâce en fête – elle était la marée

Et longtemps comme en songe – j'ai trempé ma tête
Au creux de son corps d'ange où je trouvais sa terre
Elle aurait bien voulu – dans son port – m'amarrer

Or je prends l'océan de la ville à témoin
Il m'est asile fébrile en ses embouchures
Sur lèvres des fleuves – en aurais-tu d'l'allure !
Si bruyants leurs fauves ! Je t'en prendrais la main

Oui ! Mais toi ! Tu les chevaucherais ces abîmes
Où se calfeutre l'horizon de tous les êtres
Et il ne te serait point question d'y paraître
Sans scier les barreaux de nos cœurs qui y triment

Ici la nuit s'auréole de feux follets
Qui dansent dans les arbres jusqu'aux croisillons
Des fenêtres où des lutins nous lancent baillons

Contre nos regards curieux qu'ils veulent haler
Pour que l'amour lentement nous déshabillons
Pour retenir nos corps sous nos yeux en passion

Là j'imagine la forêt de Brocéliande
Où tu serais la fée de tous les chevaliers -
Rendant compte de tous les bonheurs à lier
Mais serais-je ton Merlin O Si tendre amante ?

De loin gravant le futur sur tous les murs proches
Tu dessinerais les figures des amis
Avec tous les traits de la belle compagnie
Alors j'aurais un nouveau destin dans ma poche

Maintenant je la brandis l'épée de la paix
Pour faire bouger le monde de ses oracles
Où cette furie de tous les rapports de forces
Empêche notre petit bonheur de happer
Ce qui – toujours amour – s'apparente au miracle
De tenir en nos propres mains notre vraie force

Pour qu'à jamais ne puisse vraiment s'oublier
Ce qui là - dans tous tes écrits – nous fait lever
Nos grands cris que nous essayons de moduler
Pour nos respirations que nous voulons lier
A nos rages - notre courage relevés
Contre un triste monde injuste faux et si laid

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