samedi 1 août 2015

VOIR LA-HAUT SOUS UN CHARME



VOIR LA-HAUT SOUS UN CHARME



D'abord une barre de cotons
Contre les grands corps des montagnes
Où se glisse un quart de lune
Tout pâle...

Le coton se troue-t-il ? Se disperse-t-il
En descendant épouser
Le blanc et
Le noir :
Masques de roc et de neige...
Fauves tachetés de roux et de blanc
Avec leurs dents cassées
Au travers du soleil
Qui a tout gagné

La barre un peu effilochée
Coule lentement
Vers les grands
Serpents de
Cristal...

Sans elle – tout en haut -
Les obliques marbrées de blanc
Ne se divisent plus
Que dans les arêtes aiguës
Que l'on connaît

Penchée – une aiguille en crochet
Tire sa révérence à la demeure
Tombale de Pharaon
Qui – tirant
Sur ses bandelettes
Découvre sa coiffe et appelle
Les nuées à se
Reposer :

Là – faisant fumer les têtes
Des serpents cristallins -
Elles s'y étalent
En un long rideau long et plat

Quelques petits coups de vent
Sont venus ici agiter l'air
Et maintenant
La lumière
Orange
Se lance dans des « disputatio » ouvertes
Sur la fin du jour
Tandis que
Les dos de bêtes velues
Tombent dans
L'ombre
Opaque

Ici une musique « gingle »
Fait tourner des êtres
En euphorie
A laquelle
Répondent de petits cris d'oiseaux
A peine perceptibles

Et nos voix fraîches avec la fraîcheur
Lentement excèdent l'ombre
Qui tombe
Alors que tout le massif
Attire l'or du
Silence
En chahutant les abîmes d'obscur
Qui cognent sur le toit
D'Europe
Recouvert de sang solaire...

Jusqu'à l'ultime éclat de la coiffe
Semblant dire :
« A demain !
Venez donc ! Premières lueurs
De rêves empêcher
Que blêmissent
Trop longtemps nos compagnes souveraines »

Seul – brillant maintenant : le quart de lune
Au milieu du ciel – retarde en
La voilant
La nuit impératrice
Qui attend – attend
De parader avec
Ses étoiles comme
Parure

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