Paris Le 20-11-2021
LE TEMPS ET L'INSTANT
Manifeste
Aphorismes – Poèmes
Pour prendre l'instant vole bien le temps
La guerre du temps enferme l'instant
L'habit dans l'instant habite nos temps
I Vouloir passer temps à vivre l'instant
C'est un rien d'instant où se tue le temps
II Cet instant est feinte en passé d'étreinte
Chrono hors valeur : instant de contrainte
III Prends tout l'air du temps : Nature heure à faire
Action restreinte en chrono hors salaire
IV Où partage tend vérité d'instant
Puis : savoir en temps entrer dans l'instant
V Mais temps à passer pour vaincre douleur
Pour tendre hors-passé le temps vers bonheur
VI Instant sans astreinte est temps pour tout faire
Et s'étend hors d'atteinte : instant hors d'affaires
Seul : temps vertical sort du temps banal
L'instant au fil-temps l'effile et l'emballe
S'y tient : filament tranchant le moment
Du modèle-temps : virtuel aimant
Coupant magnétisme aux tenseurs qui rythment
Tous algorithmes – il les désarrime
Vient dans le discret pour temps infini
Cette voix d'instant qui vraie est bannie
C'est souffle du temps qui demeure sel
Où tend singulier : bel universel
Veut mort de l'instant : « la fin de l'Histoire »
Mais mate en l'instant : dogme en son miroir
Hors-place est l'instant en force des temps
Flot en artifice est factice instant
Où s'entend partage au su de la toile
L'instant-vérité est savoir qui l'étoile
Et la fin des temps en mort systémique
De son Rien étend pensée mécanique
« temps finalisé » : instant non pensé
« Projet dans le temps » ne peut l'embrasser
Promesse en le temps : tout l'instant s'aliène
Parties dans le temps en instant enchaînent
Futur dans l'instant : infini du temps
Temps discontinu : liberté d'instant
Temps irréductible : instant vertical
Tout l'instant possible est temps diagonal
Libérer l'instant du temps opprimé
Du travail qui tend le différent scié
L'instant où varie multiple plié
En pensées liées se trouve tramé
S'habillant d'instants – libre reste : temps
Multiple en multiple : instant preste danse
Qu'il vienne et se siffle en un temps bien dense
Le chant de l'instant – en musique tend
Tout le fil du temps qui porte et s'étend
Hors-vide en instant qui le vit hors rites
La mort ne l'attend que si Rien l'habite
Peinture en l'instant : beauté du temps plein
Son rêve en l'instant : la pensée l'atteint
Icare perd l'instant et brûle au soleil
On n'a pas vu temps de son vol d'éveil
Prométhée vole un temps qui brûle au feu
Il veut tant l'instant qu'il le met en jeu
Don Juan l'incompris brûlait tout instant
Dans un temps fini par désir latent
L'amour dans l'instant est fidèle au vol
D'un temps trop fini qu'il rend infini
Qui le pense honni si trop il décolle ?
Le nid de l'instant s'ouvre à l'infini
Et – sans protection – s'instruit d'attentions
Mais tension pour bruits toujours le dénie
Passion sans ennui prend son attraction
Baigné d'impossible il tient le possible
Pouvoir hors de cible : il le tient au crible
Vérité sensible – en savoir délivre :
L'indicible instant hors-pouvoir se livre
Partitions en chants il ouvre à musique
En tension sachant des airs fantastiques
Il sème poème essaimant l'éveil
Lors l'instant en veine accroche soleil
Que l'art confisqué par « Port Capital »
Cyniques à quai : tous en bacchanale
D'instant sans histoire – le privant de sens
Pensée trépanée meurt en Dieu-présence
Qu'en pure présence accourt et jouit
En morbide essence humain qui domine
Multiple infesté en temps qui lamine :
L'instant appâté tend fric en appui
Temps protéiforme en Chronos misère
Calibre tant l'Homme où Capital serre
Que multiple hanté tout décapité :
L'instant éclaté perd sa liberté
Qu'instant singulier où « Roseau Pensant »
Veuille bien plier – ni ange ni bête
Au « divertissement » - il en pousse quête
Pour ce qui ne ment : l'infini qu'il sent
« Causa Sui » sa joie défie tout le temps
Qu'en Nature il boit dans sa verticale
Touchant étoiles dans réel instant
Qu'éthique ne voile en valeur finale
Est nostalgique comme mer d'instants
Si abandonné à musique amère
Notre temps perd fuit en sel qui attend
Au sable l'appui des pas qui espèrent
Jeté au futur hors de la durée
Qui sans Nature se veut continue
L'Humain trempe hasard de tout rencontré
En lendemains d'art tiré d'instants nus
Le passé revient de mémoire-instant
Ré-attachant temps à l'universel
Tenant sens pensés pour présent en scelle
Sur flot embrassé qui en devenir tend
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