vendredi 2 septembre 2011

AMOUR REVERSE

AMOUR REVERSE

Si je savais la chaîne

Qui m’unit à ma jeunesse

Je dirais cette femme- ici-

S’y relie

Car je la revois

En elle ; je la vois :

Catherine – L’unique en son domaine –

Charme retrouvé

Grand visage au sourire de prophétie

Sur des lèvres de déclaration

Chuchotée en pulpe de grenade

Terre – pneuma – son ventre

Sur les ravins de ses hanches

D’où je me suis halé

Jusqu’au halo accueillant

Soyeux portant

Les longs fuseaux de ses jambes

Avec lesquelles j’ai communié

Dans de longues marches

Ordonnant un horizon

Que j’aurais poursuivi à l’infini

Sans cette rapide sommation

D’un contrat

Pour un âge qu’elle disait limite

25 Ans et la jeune femme

Qu’elle était aurait été condamnée

A être « vieille fille »


L’hymne-aventure au fracas des jours

Si longtemps tenus en rébellion

M’ a-t-il rivé à l’oubli ?

C’est que le temps de l’amour

Ne s’ordonne pas à la loi du désir

Mais que savais-je de la liberté des corps

Quand elle appelle le désir ?


L’étoffe du lointain sur cette liberté

Ne pouvait pas être recouverte

Par une loi de l’âge

J’en ai descendu des montagnes

Avec la tempête qui me poursuivait

Et il n’y eut plus rien

Sauf une patience harassée – exténuée

Nous avions 25 ans …

Depuis – le sang de mon corps

Ne se révulse plus

Même pour mille ans de solitude


J’entends le frimas des jours passés

Et je vois cette jeunesse

Cette femme qui ouvre le souvenir

Avec – comme elle –

De larges yeux ensoleillés


J’entends et je vois

L’arme des amours

Elle éclaire et pulse et bat …

O Alma fière

Sous la lisière de sa chevelure étoffée

Sous les deux bornes

Où se continue

La route tenant à ses seins

Et comme la neige-avalanche

Je suis la courbe de l’espace

Voilà que le souvenir remonte

Il étincelle …


L’été aura marqué un nouveau pas

Après l’avant-dernier printemps

Qui a vu mourir

Une dernière aimée

Dans la force de son âge …

Non ce pas ne sera jamais celui de l’oubli

Jamais !

Malgré les orages du monde

Malgré l’invisibilité

Où semble se perdre l’avenir

Dans un torrent destructeur


S’il n’y a pas l’éclair

Où vient tonner une jeunesse

L’espérance – arc-en-ciel

Attrapée dans l’amour

Ne pourrait être que dévorée

Par de monstres-crabes

Et la rose des vents pétrifiée

En rose des sables à jamais

Ensevelie dans un désert

Sans mirage ni même oasis


Femme de tous les avenirs

Tu es encore la caresse

D’un destin ouvert

Sur mille et mille couronnes de « forget-me-not »

Embrassant les têtes lourdes

D’une résistance donnée comme forclose

Mais si proches de se rafraîchir


Femme de toutes les jeunesses

Tu relèves et délies la chaîne des jours

En la ressortant

Du creux moussu

Où ruissellent toutes les eaux

D’Alma

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