JEUNESSE HORS LES MURS
Dans ce lieu affrété de rendez-vous :
Jeunesses qui roulent à chaque fois
Dans le partage
Lame de fond inconnue
Surmontée par le cœur à nu
Aréopage toujours sur le départ
A saisir sans esquive
Gifles pour l’avenir
Et tenderness – sweetness
For going up there
Inflorescences vivaces
A la mesure de leurs métamorphoses
Bouffant les certitudes
Ici – pendues au bout du jour
En cérémonie friable
Où jeunes – vous suspendez
Le désir à votre corde de feu
Avec cent et cent rires qui relient
O jeunesses ! Histoires qui vous sont enchevêtrées
Avec des baisers de bohème
Qui lancent des amours
Pour de – jamais lancinantes – promesses
Effleurant l’au revoir
Le soleil qui jette sa lumière
Et glisse sa chaleur
Contre le bord ombré
D’où on lance le temps
Vers le soir
Le soleil vous colle à la peau – jeunesses
Il trame vos couleurs
Jusqu’à votre vent de fantaisie
Il emporte les constructions creuses
De la vitesse
Jusqu’aux cavernes où le rien
S’en va en tout calculateur
Dans des transes obscures et barbares
Vous remontez de l’absence délébile
Et jetez l’ancre de vos espérances – ici
Tout près de vos écoles
Après avoir détransi les savoirs
En vérité de vos liens ainsi rafraîchis
Tant de sources coulent
Près du souffle de vos amours
Que le silence se lève
En grande relève poétique
Au moment où vous séparez
Au moment où vous disparaissez
Tout va vers l’automne
Votre temps est fébrile
Et rejoint les grandes cohortes
Où s’agitent les foules
Vous attrapez l’or et l’humus
Qui rentre dans l’arbre au savoir
Et démultipliez le temps
Toute la coupe de la réalité
Vous la buvez
Et vous ne refusez pas
D’embrasser le lointain
Même s’il semble rugir
A la pointe de votre monde
Il est aussi le nôtre
Et il ne peut siffler ses loups
Sans que les clairières
Où vous vous tenez
Ne le laisse entendre
O jeunesses de toutes les rencontres
Qui pourrait vous faire tenir
Le rôle de trublion
Au rendez-vous des hasards constructeurs –
Là où s’animent les voix
Des découvreurs et des artistes ?
Qui pourrait vous noyer
Dans les eaux sales des combinaisons
Sans avenir où se gavent
Les procurateurs du futur ?
Qui ignore vos écoles
Où vous tremblez de ne pas savoir ?
Et cependant elles sont stipendiées
Elles sont encavernées
Pour sentir le poids qui me tient
Je voudrais lever les semences
Des jours et des nuits
En un plein ciel
Là où dansent lentement
Où filent en un éclair
Toutes les étoiles
Sans craindre le commun
Qui y jette ses images de contentement borné
Sans oublier l’infini de vos conjugaisons – jeunesses !
O les poisseuses approches
Qui vous séparent de l’avenir
Où vous collent à la peau
Les modes consommatrices
Et les arrosoirs en mots infamants
Qui inondent vos figures
Ignorées par les magiciens charlatans
Qui brûlent vos visages et vos têtes
Avec les inquiétants feux
De l’ignorance et du pouvoir
Comme si la magie de vos voyages – de vos partages
Devait rester oubliée – inconnue
Comme s’il fallait vous conquérir ou vous chasser
Pour gagner toutes les richesses du monde
Simplement – on vous ignore
Et l’on se joue de vos rébellions
Pour mieux enkyster vos printemps
Dans une tourbe boueuse
Où – seul l’hiver métropolitain
Serait un royaume à la source claire
Où – sans âme et sans gloire -
L’on vous maintiendrait
Dans un rôle de pantins ou de marionnettes !
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