samedi 25 février 2012

A ANGYE

A ANGYE

Tu embrasses le lointain

Avec la fibre

Où s’enfile ta liberté


Tu limes mes chaînes

Où crissent

Des amours passionnés


Anneau après anneau

Tu tisses et lisses un chant

Sur un cristal andin

Tu soulèves la musique


En sortent des « forget-me-not »

Ils rappellent mémoire et hauteur

Et gardent l’or du soleil

Dans les montagnes inondées

D’aurore


Longtemps – longtemps –

Aux portes du jour

Vibre une voix

Toujours ouvrant des sentes


C’est la tienne

Armée de poèmes

Qui sourdent

Du bruit infernal

De la mitraille


Des fantômes éructent

Des vampires hurlent

Ils encensent la mort

Mais – toi – tu ne te tais pas

Source est ta vie

Et ta vérité



Le beau matin est proche

Qui libèrera

Les ombres de la nuit carcérale

Et le merle enchanteur

T’accompagnera


Qui défait la « lumière noire »

Se sépare du malheur

Et les « enfants nuageux »

Découvriront le beau fruit

Que tu leur tends

O Angye


« L’air est taillé comme un diamant »

Et la clef du soleil

Que tu tiens dans tes mains

Déjà illumine de ses éclats

Personne ne te la volera !

dimanche 19 février 2012

TREVE DE VILLE

TREVE DE VILLE

Des toits les indécidables paupières

Dessinent des centaures blessés

Par la nuit


Mais – bien vite –

L’aube magicienne

Laisse suer

Entre leurs ventres mystérieux

Une lueur myosotis

Que vient bientôt recouvrir

Le lys profond du ciel


Grâce silencieuse

Rugosité pâle des murs

Fauves en désertion

Un charme … Le silence

D’où se dresse une Marianne

Jamais étourdie

De ne pas sortir de son ombre


Y a-t-il un ange

Qui appelle des oiseaux

Pour augurer l’azur

Dans leurs sillages

Où mouchète un avion


Ils ouvrent les digues

Du mystère platiné

Dans la pierre


Les lèvres des rues

Chuchotent une langue cosmopolite

Dans la rouille montée

De l’horizon

Emplissant peu à peu

La laine vierge et glacée


Azur et rubans de lumière

Descendus des toits

Lèchent de crème

Les calmes remparts de la place


Mais … Fin d’un charme ?...

La fenêtre des songes

Semble brûler …

Restent les regards profonds

Entre amants attardés

Où palpite le silence

samedi 18 février 2012

MYSTERE ET JUSTICE

MYSTÈRE ET JUSTICE

Mordant dans les lames

De la nouveauté

T’y recueillant

Comme dans l’océan-peuple

Saisi par la misère


Tu rentres dans le hachoir du temps

En écartant la chair de l’égal

Des couteaux apostats

Qui voudraient

L’avaler


Oui !

Qu’il te porte – le désir

Au soleil noirci

Tu en sortiras l’éveil

Et son ombre

Ce seront des heures nocturnes

Sous l’éclipse qui chante

Les revenus de loin


Clash aux revers de Fortuna –

Le mystère ne peut plus ramper

Sous la chance

Il est blessé et perd son sang …

Pansons le – qu’il se redresse

Ne le griffons plus

Avec des promesses


Qu’il avance

Et pénètre l’océan-peuple

Happé dans son écume –

Il parcourra les rives

Des insatiables fleuves

A leurs embouchures


Qu’on l’appelle Espoir

Avec nos mots de pirates –

Ce mystère nu

Où vaque la patience des taureaux


O homme pariétal

Sur ton mur – déjà –

Tu attachais ta tête

A leurs corps


Mystère à la corne de pierre

Il t’échoit d’éclore

A l’éternité des fleurs

Pour que s’y tamisent

Les chants des veilles


Monte avec les houles

Lustrer les peuples

De tes éclats intempestifs

Toi – l’ingénieux et seul suzerain

De leurs attentes

Toi – le séparé – l’inattachable -

Passe un pacte avec le poème

Pour que s’effacent les cendres

Encore fumantes du destin

Qui ne fonde plus rien

Que la vieillesse

Des empires

vendredi 17 février 2012

A ANGYE-FLEUR SOLAIRE

A ANGYE – FLEUR SOLAIRE

Ton courage est un sourire

Qui est une fleur de toute saison


Et tu l’offres en partage

Avec le compromis de l’indienne

Qui ne veut pas être sacrifiée

Dans sa liberté de rayonner


Juste le dieu-soleil

Et le chant de la terre

Juste l’espoir-feu

Qu’accompagne

Un parfum essentiel


Car tu es dans le peuple

Aux mille fleurs

Que ta respiration vivace

Embrasse


Et l’étreinte du voleur

Pourrait-elle

Etouffer le bruissement

De tes rêves éveillés ?


Elle chante – chantera

Ta parole

Autour de laquelle

Tournent les moulinets

De l’enfer

Oui ! Elle accompagne le soleil pour tous !

mardi 14 février 2012

RECEL D'UN TEMPS URBAIN

RECEL D’UN TEMPS URBAIN

Non – ce n’est pas de l’apparat

Ces lumières globulaires

Qui paillettent

Des ombres indécises

Sur des corps fluets

S’avançant – dansants


Ces lumières – comme indestructibles –

Tracent des aiguillages en tout sens

Pour les mots déjetés

De la pensée

A l’horizontale

Du macadam luisant

Mais aussi noir que

Le ciel insondable


Poussières aveuglantes

Du silence intermittent !

Comme les balayeurs –

On les nettoie

En les faisant glisser

Dans la rigole d’une musique

Qui suinte son rock and roll


Temps alors arrêté – comme figé

Par l’écriture cursive

Rite du mouvement

Plantant ses banderilles

Dans la tessiture épaisse

Mais lointaine des voix

De l’autre côté de la cloison de verre


On a chipé de la hauteur

Sur les flans blafards

Des murs réverbérés

La pierre semble muette

Aucune fenêtre ne la troue

De son éveil cristallin

Plus tard ?...


La chaîne des vies est encore hors-course

Que déjà les sirènes hurlent

Au parterre

Le manège va pouvoir commencer

Sur l’arène

La voilà qui – brusquement –

Vomit des milliers d’éclats

Aux naseaux bondissants

La voilà qui s’étoffe

Presque aveuglante


Rumeur grondante – litanie explosive

Ulcération totale dans le ventre

De la bête naissante


Passeurs à son guet :

Les mots vont – d’un éveil charnu –

Sauter à sa gorge

Ils attrapent avec elle

Avalent et digèrent avec elle

Les derniers haillons du silence


Recel de son temps :

Le vide est dans son âme captatrice

Il donne à danser la durée

Il donne à dévorer le vivace


La musique semble aux arrêts

Mais on entend le bal sauvage des rues

Qui donne rendez-vous

Au travail


Dans la mauve lueur du ciel

On ne devine pas l’humeur du temps


Et voici que les vertèbres des murs

S’allument en éclats

D’éveil cristallin

Chamoisant la couleur

Des réverbères


Le jour mûrit …

La chaîne des pas se déroule

Sûre – sans aventure

Sans rêve non plus –

Ayant tout rompu de la nuit


Le macadam n’a rien perdu de sa luisance

Il pâlit comme le ciel

Entre les arbres décharnés

Aucune lueur à l’horizon


Nos mots enchaînés à la ville

Regagnent le temps de l’horloge

Quittent l’instant

En lui offrant les quelques fleurs

De l’exil démembré

Puis ils s’éteignent comme

Les réverbères