RECEL D’UN TEMPS URBAIN
Non – ce n’est pas de l’apparat
Ces lumières globulaires
Qui paillettent
Des ombres indécises
Sur des corps fluets
S’avançant – dansants
Ces lumières – comme indestructibles –
Tracent des aiguillages en tout sens
Pour les mots déjetés
De la pensée
Là
A l’horizontale
Du macadam luisant
Mais aussi noir que
Le ciel insondable
Poussières aveuglantes
Du silence intermittent !
Comme les balayeurs –
On les nettoie
En les faisant glisser
Dans la rigole d’une musique
Qui suinte son rock and roll
Temps alors arrêté – comme figé
Par l’écriture cursive
Rite du mouvement
Plantant ses banderilles
Dans la tessiture épaisse
Mais lointaine des voix
De l’autre côté de la cloison de verre
On a chipé de la hauteur
Sur les flans blafards
Des murs réverbérés
La pierre semble muette
Aucune fenêtre ne la troue
De son éveil cristallin
Plus tard ?...
La chaîne des vies est encore hors-course
Que déjà les sirènes hurlent
Au parterre
Le manège va pouvoir commencer
Sur l’arène
La voilà qui – brusquement –
Vomit des milliers d’éclats
Aux naseaux bondissants
La voilà qui s’étoffe
Presque aveuglante
Rumeur grondante – litanie explosive
Ulcération totale dans le ventre
De la bête naissante
Passeurs à son guet :
Les mots vont – d’un éveil charnu –
Sauter à sa gorge
Ils attrapent avec elle
Avalent et digèrent avec elle
Les derniers haillons du silence
Recel de son temps :
Le vide est dans son âme captatrice
Il donne à danser la durée
Il donne à dévorer le vivace
La musique semble aux arrêts
Mais on entend le bal sauvage des rues
Qui donne rendez-vous
Au travail
Dans la mauve lueur du ciel
On ne devine pas l’humeur du temps
Et voici que les vertèbres des murs
S’allument en éclats
D’éveil cristallin
Chamoisant la couleur
Des réverbères
Le jour mûrit …
La chaîne des pas se déroule
Sûre – sans aventure
Sans rêve non plus –
Ayant tout rompu de la nuit
Le macadam n’a rien perdu de sa luisance
Il pâlit comme le ciel
Entre les arbres décharnés
Aucune lueur à l’horizon
Nos mots enchaînés à la ville
Regagnent le temps de l’horloge
Quittent l’instant
En lui offrant les quelques fleurs
De l’exil démembré
Puis ils s’éteignent comme
Les réverbères
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire