BEANCE DU TEMPS
Aux brèches lumineuses
Où soupire l’ombre
Ton temps indique
Les spasmes du silence
Qui cintrent la pierre
Aux habits jaunis
Par les réverbères
Ton temps lacéré
Par le gel
Soulève des éternités
Maculées
Par la phosphorescence de fauves
Mais – libéré de ses attaches mécaniques –
Il glisse – comme ballon-sonde –
Dans la ruée des hommes
Qui bâillonne leurs rêves
Et le jour s’étoffe – bleuissant
Puis pâlissant –
Etouffant les ombres
Les dernières lampées …
Les derniers mouchetages
De lumières lunaires …
Et tout file – bondissant
Dans les ornières du silence
A travers les trouées de la ville
Encore que la pierre semble gémir
De la même pâleur
Où s’offre le ciel
Ton temps s’est dégonflé
De ses éternités
Non ! Il ne s’évanouit pas
En rentrant à plate lueur
Dans les pas et les roulements effrénés
Il respire les couleurs des hommes
Il passe dans la différence subtile des parcours
Déglaçant la misère
Avec la pulpe pacifique
De son infini naissant
Dans tant d’espaces
Qu’il touche l’invisible figure
De la liberté
Où semblent s’abandonner
Ventres et lèvres de la ville
Mais la béance crie
Le vide et le silence
Dans les bras fourbus
Et les mains burinées
Et les corps exténués
De l’arrachement à soi …
La béance du temps
Achevée par
Tant de labeurs et d’exils !
L’indicible à la pointe acérée
Frappe le jour urbain
Et cogne à la porte
Du poème ! …
Le sait-on vraiment ?
Le voit-on vraiment ? …
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