mercredi 8 février 2012

BEANCE DU TEMPS

BEANCE DU TEMPS

Aux brèches lumineuses

Où soupire l’ombre

Ton temps indique

Les spasmes du silence

Qui cintrent la pierre

Aux habits jaunis

Par les réverbères


Ton temps lacéré

Par le gel

Soulève des éternités

Maculées

Par la phosphorescence de fauves


Mais – libéré de ses attaches mécaniques –

Il glisse – comme ballon-sonde –

Dans la ruée des hommes

Qui bâillonne leurs rêves


Et le jour s’étoffe – bleuissant

Puis pâlissant –

Etouffant les ombres


Les dernières lampées …

Les derniers mouchetages

De lumières lunaires

Et tout file – bondissant

Dans les ornières du silence

A travers les trouées de la ville


Encore que la pierre semble gémir

De la même pâleur

Où s’offre le ciel

Ton temps s’est dégonflé

De ses éternités

Non ! Il ne s’évanouit pas

En rentrant à plate lueur

Dans les pas et les roulements effrénés


Il respire les couleurs des hommes

Il passe dans la différence subtile des parcours


Déglaçant la misère

Avec la pulpe pacifique

De son infini naissant

Dans tant d’espaces

Qu’il touche l’invisible figure

De la liberté

Où semblent s’abandonner

Ventres et lèvres de la ville


Mais la béance crie

Le vide et le silence

Dans les bras fourbus

Et les mains burinées

Et les corps exténués

De l’arrachement à soi …

La béance du temps

Achevée par

Tant de labeurs et d’exils !


L’indicible à la pointe acérée

Frappe le jour urbain

Et cogne à la porte

Du poème ! …

Le sait-on vraiment ?

Le voit-on vraiment ? …

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