LA JEUNESSE ET LE HALO
Jeunesse ! O comme tu tires sur le halo là-bas !
Et comme ta fièvre accentue ton effort !
Tu tires et le halo tombe sur toi
T’inondant de sa lumière
Sur les trônes du sourire
Tu t’assois et crée
Ton aurore dans
Le matin malin
La force d’innocence
En tes bras
Tu allumes la paix comme une arme
Et partages ses sédiments de joie
Il n’y a pas une de
Tes attentes qui
Ne soit braise
La patience lente est ton tombeau
Et ta vacance est un poème
Qui crie tes amours
Logés dans
Un infini
Qui protège
Ton espoir infatigable
C’est ton horizon – c’est ta résonnance
Qu’on voit – qu’on entend
C’est l’horloge comme
La rose des vents
Qui tourne
Sous ton œil fervent
Toute la nourriture du monde
Est dans tes mains gonflées
D’un futur avec la seule
Promesse de tes
Propres pas
Tu chahutes le lointain
Avec le chiendent de la tendresse
Levée sans appel dans
Ton regard
Et même ta sauvagerie reste
La messagère de tes rêves
Que veulent obscurcir
Des oracles en
Grelots agitant
Ta fin sur le
Marché du labeur
Et sur les places où on
Veut t’habiller encore
Au dernier cri pour
T’acheter et vendre
Ton paraître
Or ce temps lui aussi meurt
Sous la lumière de
Ta royauté sans
Souverain
Quand viendras-tu chanter
Sous la courbe grise
D’un ciel sans plus
D’appel
Là sur les places sans soleil
De la grande misère et
Des sans-droits
Tous les Héraults de la nouveauté
Logés sous le miroir sans teint
Du pouvoir
Sont là
Ad tibi speculum
Attendant l’ultime concert
Qui joue le faux semblant
De ce que serait ta faim
Et ta soif de puissance
Mes tes chants leur sont
Complètement étrangers
Et toi – seule jeunesse –
Si tu voulais faire briller tes insolentes
Et insistantes aspirations solidaires
Au bonheur
Tu créerais cent mille jardins
Sans en épuiser plantes
Et fleurs de tout
Pays et …
Sous tes arbres
On verrait s’épanouir
Le renouveau pour toute grâce
Et justice à venir
Là où s’allument
Tant et tant de
Poèmes glorieux
Tout cela hors des bouches de la matrice
Qui hurlent pour la disparition
De tout « vacarme »
Étranger à leurs
Entraves
Oui ! Qu’elles ravalent leurs
Mots esclaves
Nous le savons :
Pas de phares dans leurs mers démontées
Aucune lueur à partager sur
Leurs bordées aventureuses
Il n’y a que cette infâme prière
A faire rentrer une partie
De la jeunesse dans
Leur prétendu
Saint des saints
Et de s’y conformer
O jeunesse ! Puisses-tu
Ne jamais être conforme
Ni à ces desseins ni
A leurs normes !
Le temps vif
Où tu prends
Le halo au lointain
Reste le temps de la beauté
Celle qui est irréductible
A toute finitude
Toute clarté quand elle
N’est pas délestée du poids de l’informe
Quand elle n’est pas ancrée
Dans tes ports lumineux
Là devant l’océan de
Toute tendresse
De tout amour
Pour l’Humanité qui se cherche –
Peut retomber sur
Les bouches
Insultantes
Des vampires assoiffés
De sang neuf
Oui ! Jeunesse au cœur palpitant
Si tu étais le pilote des
Temps à venir
D’autres voyages
Sur ce monde
S’inventeraient encore …
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