LA PEAU DU CIEL URBAIN
Le froid - ce fer blanc
Dans nos chairs endurcies
Colle à la peau du ciel
L’aurore pliera-t-elle avec lui ?
Elle vient poudroyer de chaux
Le noir voile des toits
Alors le froid
S’allège
Sur ces biseaux de la pierre …
C’est miel aux
pigeons
C’est tourte d’azur sur les dents friandes
Où se serrent les murs
De notre ville
Frissonnante
Revenus du silence
Où nous avait plongés la nuit
Nous remontons la rumeur fauve
A la barbe des nuages
Indécis
Nous plumons ce qui reste
Des ailes d’anges de l’aube où planait
La courbe descendante
De nos songes
Indécidable est ce temps de la vacance
Et d’une interminable lenteur
Est l’allure du soleil
Pour sortir sur
L’avenue
Il cligne de ses yeux de velours or
Comme en des spasmes
Entre ses paupières
Mon chien d’encre court à sa volée
Quand il le capte entrain
D’incendier les deux
Seuls arbres
Dénudés
On le voit maintenant
Canonner ses éclats sur la vitre
Mais – lâchement –
Sur la place encore inconquise –
Les nuées frisent en
Filet d’ombres
Alors le roi fait son travail :
Il les plombe sur
La Marianne
Éveillée
Dure république du dimanche
Où valsent tous les cortèges de cour
Dans un ciel abandonné par
Le paradis
D’ailleurs … : Quelque misère
Aux lèvres des avenues
Chuchote comme
Des injures
Contre
Ce temps litigieux
Ici un chant informe
Insulte le silence qui buvait à la bolée
Le lait frais coulant de l’horizon
Tout a blanchi et les cordes du soleil
Sont déjà usées par
Les manèges
De cour
Il n’y a plus de roi
Mais qui l’attendait ?
Les nuées sont à vif
Elles ont conquis
Le pauvre Éden
Et c’est
La ville abandonnée
Au lointain encore étincelant
Pourtant le bruit court
Que le chaos réglé des fauves automobiles –
S’étant estompé de la république
Du dimanche –
L’horizon serait à prendre
Dans l’hiver proche …
Enfin … Peut-être
Est-ce mon
Chien d’encre
Qui me souffle
Cette rumeur
Tombée d’une égale grisaille
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