samedi 9 novembre 2013

LE PLUS-ÊTRE AUX LETTRES D'AVENIR



LE PLUS-ÊTRE AUX LETTRES D’AVENIR



Sous le chalumeau d’un sang neuf
Je découpe le fer de mes mots
Les lance pour les incendier
Dans un brasier d’herbes
Sauvages
Qui
Dégagent une essence
Bonne à offrir
Pour un baiser
De cent heures
Sur mes yeux

Là dans le feu : la fée des accueils
Agite un soleil qui réunit
L’étrange - explosé
Dans les gites –
Aux lucioles
Venues faire reluire
Le rythme de mes songes

Alors mes fièvres désaveuglées
Reviennent au sol
Quand le hasard
Bondit et inonde
Les langes de
Mon poème

Et c’est ce plus-être
Qui jaillit au sommet d’âme
Pour des lettres d’avenir
Où patiente une femme
Penchée au tricot
Des sourires
Pour le
Présent

Ma langue se tord
Là où s’éveille
Son corps
Elle se retend avec
L’unité courante de son amour
Qu’elle cultive au feu du mien

Jeu vif du lien …
Nous dérivons vers
Le désir où tant d’écrits
Tendres et révoltés
Signalent un cri
Son cri modulé au fanal
De sa solitude navigante …
Son cri dans le mien
Caresses au feu
Allumé de ma
Propre langue

Et nous tanguons
Sanglés dans les cordes de l’instant …
Grâce à la justice !
 Elle ne nous naufragera pas !
Malgré tous les
Précipices qui
Nous bordent
Comme au
Tout fini
Qui abonde
A la surface d’un monde
Abandonné à la
Vitesse sans
Histoires ni
Passion
Au déni même
De l’abime où il
Nous jette …

S’il n’y avait de cœur combattant
S’il ne se pouvait trouver
D’espoir contre
Cette maladie
Du siècle
Qui
Pourrait trouver
Encore sens
A rester
Dans
Les alcôves obscures
Où végèterait le prétendu amour ?
 Tempête ! Et allume tous
Les noms de
L’amour !
Toi  - l’étincelle de
Tant de mes mots
Je te concède
La soif d’interrompre
Le pitoyable jeu
De tous ces
Rabaissements où se
Noient les voix
De l’humain … :
Celles du jeu mécanique où hurle
L’envie et la soif
De jouissance accordée
A celle des princes de
Notre époque

Notre langue – la tienne
Dynamitent les mots
Qui ne tiennent
A aucune rive
Des rêves
Et …
Elles déclinent nos désirs
De voir incendier les royaumes
Fantômes où vibrent
De nouveau
Les cordes du
Plus attendu
Des orchestres de la nuit
Où tout se ressemble
Et s’indistingue
Pour la paix factice
Des dormeurs infatigables –
Pour le luxe et l’éclat
De la vulgate
Mondaine –
Pour répéter les ultimes
Toujours ultimes
Mots de la
Guerre
En toute tranquillité et voracité
De leur rejet réel du seul
Amour réel : celui qui
Se partage à
L’infini

Nous – ce deux échappé des
Prisons bruyantes où
Tonne l’enfer
De la parole unique
Et sans couleur
Qui résonne
Au mur de
Tout pouvoir
Sur tout autre
Quand elle s’abandonne
A l’exclusivité de son désir
Enfermé sur lui-même
Comme reclus
Dans les commodités
Du confort sans transport
Ni passion autres que livrer le deux
Au fouet du Un où
Le soi à soi flirte
Avec la mort
Dans un désert sans autre  horizon
Que la domination de l'un
Sur l'autre et celle
Du Un sur tout
Autre
Jusqu'à l'épuisement - l'assèchement
De tout amour


Passer ce Un au tison d’une langue
Qui dira le Deux et l’ouvrira
A toutes les causes
Inventées par
Des promesses mutuelles
De se redonner des
Sources
Pour tous
Les amours du monde
Quand ils viennent
S’y désaltérer …
Cela : la soif de l’infini
Pour le sang neuf
D’une liberté
Toujours respirante
Et jamais étouffée
Par le lit bouillant
Du désir

Elle était là : ta source
Elle restera intarissable et celui qui la découvrit
                                                               Jaillissante  et  fraîche -        
La nomma dans la conjonction de nos soifs –
Par un transport de déclarations –
Ton corps l’inscrivit sur sa chair
Et cela  - seul – est parole donnée
Que rien du monde
Ne rabaissera

Et nous sauterons loin
Hors des dédales
Qui nous séparent
Nous prendrons des chemins
De traverse pour écarter
Les bornes qui comptent
La distance  -
Sur toutes les routes
Où se tracent
Nos pas

Nous irons – à la découverte nouvelle
De tout ce qui échappe
Au calcul dans
Nos vies
Nous serons encore deux
A danser corps
A corps
Défiant le monde
Et tout son théâtre d’opérations
Qui n’est pas ton théâtre
Nous nous grandirons
A force de partages
En nouveautés
Réinventant
Toutes les sciences
Tous les arts
Dans nos langues
Et nos mystères à fleur de mots

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