AVRIL ! RACCROCHE TON BAL MATINAL A LA MISÈRE !
Un temps pâle – sous le corset d’or de l’aurore –
La ville étincelle dans le bal où
Se donne sa cour
Au soleil venu
L’habiller
Au carrefour – des parcelles brillent joyeusement
Et laissent filer les fauves qui s’invitent
Fiévreusement à la liesse
Et le macadam comme marbre en feu
Accompagne Dame Marianne et
Son visage foudroyant
De futur
Au milieu du voile de lumière
Sur les parures-émeraude
Des arbres
Mais le matin qui rayonne
Est frais à Paris et …
La misère est
Intranquille
Elle frissonne – ombre qui macère
Sans abri dans la ville
Avril ! N’attends pas les midis
Pour offrir de la tendresse
Tu dois t’enhardir pour
Habiller de douceur
Les heures de
Détresse où
Tombent
Des hommes abandonnés
Par les anciens
Mutins
Que tes matins et tes nuits
Recouvrent d’un manteau de velours
L’hiver qui veille encore
En ton sein
Puisque les véritables cours
Qui nous noient dans leurs bourses –
Ne demeurent affables
Qu’en dehors de
L’horizon où
Le soleil
Brille pour tous
Vous tous ICI : étrangers et « indigènes »
Vous tous : indigents
Dans vos rondes
Étranglées
Par les trafics d’un monde
Qui gère ses barrières
Pour mieux vous
Faire la guerre …
Vous ne sauriez rester trop longtemps
A l’étroit sans qu’un froid glacial
Dans un frimas profond
Vous fasse perdre
Tout futur …
Les joyeuses perles du printemps
Annoncent les lilas bleus
Avec ce merle qui
Ne déchante pas
Du temps
Un temps où vos différences
S’épanouiront pour
Lancer ensemble
Vos sources
Jamais épuisées
Par les courses aveugles
Dans des jours sans nom – ni saison
Où s’aventurent les ignorants
De votre raison !
Vous demeurez leur propre antidote
Quand ils délirent sur
Votre sang – sur votre peau
Et sur vos corps
En oubliant
Que vous les nourrissez encore
Vous êtes le jour sans fin !
Ils sont dans la nuit froide de l’accumulation !
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