Le 9.10-10-2018
« UN INSTANT SUPPOSE
NOUS CESSANT DE BARRER L'HORIZON »
Michel DEGUY ( in « Ouî
Dire » page 63 – Ed de la différence )
Présent désabusé dans
l'être fuit l'instant
Ami qui cherches à
précipiter toute chose
tu voudrais encore
déchiqueter les roses
mordre la beauté et
casset tout le temps
Tu ne déchires que la
toile du poème...
Espères tu la suturer à
l'horizon
que tu lui soutires tous
les grains qui se sèment
et ne peux plus leur
composer une chanson !
Or les choses résistent
et les fleurs insistent... :
Vent frais soleil
hésitant orage imminent -
futur passé – si de
l'instant tu te désistes
tu n'auras en suspens que
le réel rémanant
Si la tempête gronde tu
seras rassis
tête à la ronde –
jetant ton regard transi
et le monde te précipite
dans les fers
tu ne t'es aperçu qu'il
puisait à l'enfer
Car ce monde ce sont les
hommes sans l'instant
tu ne pourras les sommer
de vivre leur temps
faute de le suspendre à
des métamorphoses
rendues dans l'ordre réel
des choses et causes
Qu'as-tu donc prévu si ce
n'est le pur néant
dans cette durée nue d'un
monde sans amour ?
Interrompts le continu et
vis donc céans
hors-vitesse le temps
libre de ton séjour !
Jusqu'à l'arrêt donné
dans le vivant instant
où tu verras passer ce
qu'est la fleur du temps
dans l'espace orchestré -
comme dans le cosmos -
d'atomisations refusées
par êtres qui osent
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