vendredi 26 août 2011

LE GUET DU JOUR

LE GUET DU JOUR

Averse d’encre noire

Sur ébène enrubanné

D’yeux vampires

A corps de fauves précipités


Eclairs fuyants

Dans l’abîme de pierre

Bruine dégageant

Une lumière fauve

Par-dessus le terre-plein


Voilà le ciel

Qui ne s’accorde plus

Avec le sol

Qui feint le bleu

Marchands de rêves

Vous jetez ici

Vos nuits insomniaques

Qu’est-ce que le ciel pour vous ?

Une palinodie perpétuelle


Ça parle là

Ça roucoule

Et si ça s’accordait ?

Cris de mouettes …

C’est l’aube qui monte

Avec les oiseaux blancs


Rumeur insistante qui gronde et vibre

C’est le métro enfoui


Au loin – haut :

Un dégagement comme incendiaire …

Puis une ligne d’or

Qui – vite – s’efface

Le bleu a trahi – le blanc a trahi

Des traînées de nuages sales

Accompagnent la bruine

Qui ne cesse pas

Mais l’orage s’est effacé

La vacance sort des ondes dans les flaques

Elle tombe à terre

Au moment où les réverbères –

Ces soldats lunaires –

Se déchargent de leurs rôles


La terre – c’est plus loin : la place

Son herbe devenue sauvage

Où dort encore la Marianne

Debout dans son linceul noir

La terre – c’est plus proche –

L’arborescence obscurément feutrée


Mais – Oh …Revoilà l’averse

La revoilà grondante sur le auvent

Ruisselante dans les yeux non éteints

Des fauves

Uniformément blanc le ciel !

Alba ! Alba sur des chemins d’écume

A limé la lumière commençante

En cordes et veines d’eau

Se chargeant d’immerger

Les derniers rêves d’amoureux

Dans une inondation

Qui les fouette aux visages


Bruits de giclées – suintement sur les avenues

Roule – Roule Temps éphémère

Il est des temps successifs

Qui se rivent aux corps

Maintenant : la ville

Plie les dos

Maintenant : elle prend –

Sous le crachat de la pluie –

Ses servants

Pour se faire active et belle

Maintenant

Elle sème l’herbe folle

Pour faire pousser des fleurs

Dans un Août malandrin


La pluie mécréante – ici –

Délave – érode et fissure

Imitant la marée sur la roche

Ailleurs la moisson a été rentrée

Avec la peine accélérée

Par les orages


Mains rugueuses oubliées

Mains sèches – mains tailladées

Oubliées

Les hirondelles – qui le sait ? –

Vous prendraient sous leurs ailes ?


Petit matin vénéneux !

Tu embarques tant de monde

Dans ta bouche lustrée

Que même l’orage

Sent l’ébriété

Comme si tout devait

Se consommer là

Avant la rentrée des enfants

Sur la piste de la ville !

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