PAROLE DANS LA SECONDE
Si le monde te surprend
Dans ton silence
Le poème sera à ta portée
D’abord – faire taire un à un
Les mots sauvages agglutinés
Qui fulminent – insistant
Dans ta part solitaire –
Qui fomentent des brassades infertiles
Mais se noyer un peu à l’intérieur
Accepter la détresse asphyxiante
Toujours sans cesser de regarder
Ecouter la seconde où s’aligne une parole
A la surface des êtres et des choses
Sans chercher la clef de ce mystère
Et c’est comme un soleil
En prise sur le monde
C’est toute chaîne éclatée
En même temps que raccordement
A l’impossible réel
Il en va ainsi toujours
D’un hasard soufflé
Comme un coup de l’amour
Dressé-ouvert hors du filet des jours
A chaque fois intempestif
Un moment évidé :
C’est le silence qui a fait le guet
Et offert cette parole d’une seconde
Un moment effilé
Qu’il s’agit de tenir
Comme le grand air
Surgissant dans une clairière
D’où se trace un chemin
Assainir donc la mémoire
Au creuset de ce moment
Lui rendre son évolution
Par – à chaque fois –
Un nouveau chant
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