mardi 30 août 2011

http://youtu.be/24O7nzRhEeI

Lieder d'hiver de Anton Webern - youtube

http://youtu.be/24O7nzRhEeI

samedi 27 août 2011

ENNUI ECORNIFLE

ENNUI ECORNIFLE

Sur le flanc des béatitudes

Le poème écornifle l’ennui

Il le soudoie

Et lui mange le cœur


O suppliante voix

Qui te lève

Dans les incertitudes du monde

Arme-toi du petit air de fête

Dégage-s-en sa sève

Comme d’un arbre au savoir

Et laisse plier l’oubli

Aux compositions serrées du désir


Tu entendras un air étranger

Aux parfums d’orient

Il sonnera les fins de l’Humanité –

Fruits inconnus à la pulpe douce

Tu toucheras aux palmes

Dans l’oasis de tes langueurs

Et deviendras l’Aladin

Ouvrant sa lampe de magie


Les surprises seront tiennes

Incarnant l’amour sans soupir

Langues de feu – toutes croiseront

Un vœu de renaissance

Langues de bohèmes – toutes

Assises là sur le ventre et les lèvres

De ville


Et la vasque d’un lieu élu d’un soir

S’ouvrira à la jeune Parque

Amorçant une danse funambulesque

Sur un fil serré reliant les toits


Poème – à cette place où tu te tiens -

Une clairière au milieu des murs

Laisse flasher la lumière

D’une espérance

vendredi 26 août 2011

LE GUET DU JOUR

LE GUET DU JOUR

Averse d’encre noire

Sur ébène enrubanné

D’yeux vampires

A corps de fauves précipités


Eclairs fuyants

Dans l’abîme de pierre

Bruine dégageant

Une lumière fauve

Par-dessus le terre-plein


Voilà le ciel

Qui ne s’accorde plus

Avec le sol

Qui feint le bleu

Marchands de rêves

Vous jetez ici

Vos nuits insomniaques

Qu’est-ce que le ciel pour vous ?

Une palinodie perpétuelle


Ça parle là

Ça roucoule

Et si ça s’accordait ?

Cris de mouettes …

C’est l’aube qui monte

Avec les oiseaux blancs


Rumeur insistante qui gronde et vibre

C’est le métro enfoui


Au loin – haut :

Un dégagement comme incendiaire …

Puis une ligne d’or

Qui – vite – s’efface

Le bleu a trahi – le blanc a trahi

Des traînées de nuages sales

Accompagnent la bruine

Qui ne cesse pas

Mais l’orage s’est effacé

La vacance sort des ondes dans les flaques

Elle tombe à terre

Au moment où les réverbères –

Ces soldats lunaires –

Se déchargent de leurs rôles


La terre – c’est plus loin : la place

Son herbe devenue sauvage

Où dort encore la Marianne

Debout dans son linceul noir

La terre – c’est plus proche –

L’arborescence obscurément feutrée


Mais – Oh …Revoilà l’averse

La revoilà grondante sur le auvent

Ruisselante dans les yeux non éteints

Des fauves

Uniformément blanc le ciel !

Alba ! Alba sur des chemins d’écume

A limé la lumière commençante

En cordes et veines d’eau

Se chargeant d’immerger

Les derniers rêves d’amoureux

Dans une inondation

Qui les fouette aux visages


Bruits de giclées – suintement sur les avenues

Roule – Roule Temps éphémère

Il est des temps successifs

Qui se rivent aux corps

Maintenant : la ville

Plie les dos

Maintenant : elle prend –

Sous le crachat de la pluie –

Ses servants

Pour se faire active et belle

Maintenant

Elle sème l’herbe folle

Pour faire pousser des fleurs

Dans un Août malandrin


La pluie mécréante – ici –

Délave – érode et fissure

Imitant la marée sur la roche

Ailleurs la moisson a été rentrée

Avec la peine accélérée

Par les orages


Mains rugueuses oubliées

Mains sèches – mains tailladées

Oubliées

Les hirondelles – qui le sait ? –

Vous prendraient sous leurs ailes ?


Petit matin vénéneux !

Tu embarques tant de monde

Dans ta bouche lustrée

Que même l’orage

Sent l’ébriété

Comme si tout devait

Se consommer là

Avant la rentrée des enfants

Sur la piste de la ville !

jeudi 25 août 2011

PAROLE DANS LA SECONDE

PAROLE DANS LA SECONDE

Si le monde te surprend

Dans ton silence

Le poème sera à ta portée


D’abord – faire taire un à un

Les mots sauvages agglutinés

Qui fulminent – insistant

Dans ta part solitaire –

Qui fomentent des brassades infertiles


Mais se noyer un peu à l’intérieur

Accepter la détresse asphyxiante

Toujours sans cesser de regarder

Ecouter la seconde où s’aligne une parole

A la surface des êtres et des choses

Sans chercher la clef de ce mystère


Et c’est comme un soleil

En prise sur le monde

C’est toute chaîne éclatée

En même temps que raccordement

A l’impossible réel


Il en va ainsi toujours

D’un hasard soufflé

Comme un coup de l’amour

Dressé-ouvert hors du filet des jours

A chaque fois intempestif


Un moment évidé :

C’est le silence qui a fait le guet

Et offert cette parole d’une seconde


Un moment effilé

Qu’il s’agit de tenir

Comme le grand air

Surgissant dans une clairière

D’où se trace un chemin


Assainir donc la mémoire

Au creuset de ce moment

Lui rendre son évolution

Par – à chaque fois –

Un nouveau chant

mercredi 24 août 2011

QUOTIDIEN REUNI

QUOTIDIEN REUNI

Grue-totem barrant les nuages

Portant à son fil de levage

Un cœur suspendu

Qui veille la place

Où des jeunes – des enfants et leurs mères

Viennent mordre dans le soir


Ils se laissent couronner

Par les réverbères-lampions

Qui s’allument

Comme pour la fête


A côté attend une fée souriante

Venue de Pologne

Tout à côté se mélangent

Des voix d’autres exilés

Suspendus fiévreusement

A leurs droits


Temps arrêté …

Le grand totem a fondu

Dans l’obscur cachant son cœur


Propitiatoires - les arbres couvent

Les palpitations de paroles

Les babillements des tout petits

Qui s’essaient à slalomer entre les piquets

Du marché prés pour le lendemain

Puis tout tourne en manège

Sur vélos –trottinettes –patins –scooters

Et les voitures frôlent la scène de la place

Elle passent – l’ignorent – la mettent en transit …

mardi 23 août 2011

ECRITURE ET POESIE

AU PRISME DE SOURIRES

Jeunes femmes-azurites

Au prisme de sourires

Luisant dans une trame vespérale


Profilées frêles

Dans le sel solaire

Tombant doux

Dans le vent qui se lève


Jouent avec la terre

Jouent avec les ombres nacrées

De leur enfance

Où déjà s’est incrustée

La lumière de leurs amours


A peine le temps s’est-il suspendu à elles

Que le ciel blanchit – Elles s’arrachent de la place


Ce fut donc chutes pour un haillon de poème

Ainsi habillé en roi

Mais qu’il ne cristallise pas

Ou il en perdrait la tête

Qu’il crayonne la vie

Qui voit et entend

Les petits cris

Du secret

Quand s’y lève l’ancre fragile

D’une éternelle jeunesse


Ne trahis donc pas – poème !

Et remonte ton histoire !

Tu les trouveras encore ces éclairs

Et les tiendra pour auréoles

Sur les prismes

D’azur