mardi 30 août 2011
samedi 27 août 2011
ENNUI ECORNIFLE
ENNUI ECORNIFLE
Sur le flanc des béatitudes
Le poème écornifle l’ennui
Il le soudoie
Et lui mange le cœur
O suppliante voix
Qui te lève
Dans les incertitudes du monde
Arme-toi du petit air de fête
Dégage-s-en sa sève
Comme d’un arbre au savoir
Et laisse plier l’oubli
Aux compositions serrées du désir
Tu entendras un air étranger
Aux parfums d’orient
Il sonnera les fins de l’Humanité –
Fruits inconnus à la pulpe douce
Tu toucheras aux palmes
Dans l’oasis de tes langueurs
Et deviendras l’Aladin
Ouvrant sa lampe de magie
Les surprises seront tiennes
Incarnant l’amour sans soupir
Langues de feu – toutes croiseront
Un vœu de renaissance
Langues de bohèmes – toutes
Assises là sur le ventre et les lèvres
De ville
Et la vasque d’un lieu élu d’un soir
S’ouvrira à la jeune Parque
Amorçant une danse funambulesque
Sur un fil serré reliant les toits
Poème – à cette place où tu te tiens -
Une clairière au milieu des murs
Laisse flasher la lumière
D’une espérance
vendredi 26 août 2011
LE GUET DU JOUR
LE GUET DU JOUR
Averse d’encre noire
Sur ébène enrubanné
D’yeux vampires
A corps de fauves précipités
Eclairs fuyants
Dans l’abîme de pierre
Bruine dégageant
Une lumière fauve
Par-dessus le terre-plein
Voilà le ciel
Qui ne s’accorde plus
Avec le sol
Qui feint le bleu
Marchands de rêves
Vous jetez ici
Vos nuits insomniaques
Qu’est-ce que le ciel pour vous ?
Une palinodie perpétuelle
Ça parle là
Ça roucoule
Et si ça s’accordait ?
Cris de mouettes …
C’est l’aube qui monte
Avec les oiseaux blancs
Rumeur insistante qui gronde et vibre
C’est le métro enfoui
Au loin – haut :
Un dégagement comme incendiaire …
Puis une ligne d’or
Qui – vite – s’efface
Le bleu a trahi – le blanc a trahi
Des traînées de nuages sales
Accompagnent la bruine
Qui ne cesse pas
Mais l’orage s’est effacé
La vacance sort des ondes dans les flaques
Elle tombe à terre
Au moment où les réverbères –
Ces soldats lunaires –
Se déchargent de leurs rôles
La terre – c’est plus loin : la place
Son herbe devenue sauvage
Où dort encore la Marianne
Debout dans son linceul noir
La terre – c’est plus proche –
L’arborescence obscurément feutrée
Mais – Oh …Revoilà l’averse
La revoilà grondante sur le auvent
Ruisselante dans les yeux non éteints
Des fauves
Uniformément blanc le ciel !
Alba ! Alba sur des chemins d’écume
A limé la lumière commençante
En cordes et veines d’eau
Se chargeant d’immerger
Les derniers rêves d’amoureux
Dans une inondation
Qui les fouette aux visages
Bruits de giclées – suintement sur les avenues
Roule – Roule Temps éphémère
Il est des temps successifs
Qui se rivent aux corps
Maintenant : la ville
Plie les dos
Maintenant : elle prend –
Sous le crachat de la pluie –
Ses servants
Pour se faire active et belle
Maintenant
Elle sème l’herbe folle
Pour faire pousser des fleurs
Dans un Août malandrin
La pluie mécréante – ici –
Délave – érode et fissure
Imitant la marée sur la roche
Ailleurs la moisson a été rentrée
Avec la peine accélérée
Par les orages
Mains rugueuses oubliées
Mains sèches – mains tailladées
Oubliées
Les hirondelles – qui le sait ? –
Vous prendraient sous leurs ailes ?
Petit matin vénéneux !
Tu embarques tant de monde
Dans ta bouche lustrée
Que même l’orage
Sent l’ébriété
Comme si tout devait
Se consommer là
Avant la rentrée des enfants
Sur la piste de la ville !
jeudi 25 août 2011
PAROLE DANS LA SECONDE
PAROLE DANS LA SECONDE
Si le monde te surprend
Dans ton silence
Le poème sera à ta portée
D’abord – faire taire un à un
Les mots sauvages agglutinés
Qui fulminent – insistant
Dans ta part solitaire –
Qui fomentent des brassades infertiles
Mais se noyer un peu à l’intérieur
Accepter la détresse asphyxiante
Toujours sans cesser de regarder
Ecouter la seconde où s’aligne une parole
A la surface des êtres et des choses
Sans chercher la clef de ce mystère
Et c’est comme un soleil
En prise sur le monde
C’est toute chaîne éclatée
En même temps que raccordement
A l’impossible réel
Il en va ainsi toujours
D’un hasard soufflé
Comme un coup de l’amour
Dressé-ouvert hors du filet des jours
A chaque fois intempestif
Un moment évidé :
C’est le silence qui a fait le guet
Et offert cette parole d’une seconde
Un moment effilé
Qu’il s’agit de tenir
Comme le grand air
Surgissant dans une clairière
D’où se trace un chemin
Assainir donc la mémoire
Au creuset de ce moment
Lui rendre son évolution
Par – à chaque fois –
Un nouveau chant
mercredi 24 août 2011
QUOTIDIEN REUNI
QUOTIDIEN REUNI
Grue-totem barrant les nuages
Portant à son fil de levage
Un cœur suspendu
Qui veille la place
Où des jeunes – des enfants et leurs mères
Viennent mordre dans le soir
Ils se laissent couronner
Par les réverbères-lampions
Qui s’allument
Comme pour la fête
A côté attend une fée souriante
Venue de Pologne
Tout à côté se mélangent
Des voix d’autres exilés
Suspendus fiévreusement
A leurs droits
Temps arrêté …
Le grand totem a fondu
Dans l’obscur cachant son cœur
Propitiatoires - les arbres couvent
Les palpitations de paroles
Les babillements des tout petits
Qui s’essaient à slalomer entre les piquets
Du marché prés pour le lendemain
Puis tout tourne en manège
Sur vélos –trottinettes –patins –scooters
Et les voitures frôlent la scène de la place
Elle passent – l’ignorent – la mettent en transit …
mardi 23 août 2011
ECRITURE ET POESIE
AU PRISME DE SOURIRES
Jeunes femmes-azurites
Au prisme de sourires
Luisant dans une trame vespérale
Profilées frêles
Dans le sel solaire
Tombant doux
Dans le vent qui se lève
Jouent avec la terre
Jouent avec les ombres nacrées
De leur enfance
Où déjà s’est incrustée
La lumière de leurs amours
A peine le temps s’est-il suspendu à elles
Que le ciel blanchit – Elles s’arrachent de la place
Ce fut donc chutes pour un haillon de poème
Ainsi habillé en roi
Mais qu’il ne cristallise pas
Ou il en perdrait la tête
Qu’il crayonne la vie
Qui voit et entend
Les petits cris
Du secret
Quand s’y lève l’ancre fragile
D’une éternelle jeunesse
Ne trahis donc pas – poème !
Et remonte ton histoire !
Tu les trouveras encore ces éclairs
Et les tiendra pour auréoles
Sur les prismes
D’azur