MES CHÂTEAUX ET LE
CHEMIN
Par mes châteaux qui brûlent
Je me blesse dans mes cibles
Et les chemins embroussaillés
Me griffent
Les doigts serrés du vent
Découpent mon avancée
Assommé – le soleil de mes oracles
Tombe dans le lit des sources
Je rugis – je rougis
Contre le souffle qui plie
Avec une indocilité perdue
La pierre qui roule
Dans mes traces
Désosse mes mots
Il pourrait les emporter en poussière
Et le silence m’est jungle
Que je ne peux orienter
Sans infatuation dans ma grammaire
Lever – Ah ! Lever mes yeux
Contre le ciel qui pleure
Drainer ses larmes
Sur l’aller de mes errances incendiées
Mais je ne supporte plus l’humide
Qui condamne le lointain
Comme apostat
Et mon désir sent l’ouragan
Sans que son audace
Calme mon parcours
Pourtant il faut gravir les pentes
Où se fixe l’insoluble misère
Comme un acide qui meuble
Le lit de mes sources
Je vais dans cette conquête
Tout près de la jeunesse
Bien que mes châteaux brûlent
Dernier avatar du temps
Ou ultime sublimé
-Moi
vacant-
« Je »
m’est un jeu
Qui
coule
Sous
son habit caparaçonné
Arrachant
– sans pitié –
Les
calmes et froides grenades
De
l’arbre vespéral pendu au ciel –
Mes
sens appellent
La
levée périlleuse
Près
– tout près des chants amicaux
Qui
imposent un pas de côté
Hors
des saints noms
Qui
meublent les chemins
De
la liberté anonyme
Hors
des ornières
Où
s’enfoncent les mots perdus …
-Refaisant
sans plus cesse – les rebâtissant –
Tous
les signes du cheminement
Tels
– pierres sur pierres - :
Les
kerns qui balisent la distance-
Je
me sépare des châteaux qui fument encore
Je
passe dans le col des accueils
Et
– ce – sans crier ma raison
Sous
ces auspices
Je
relie les derniers pans
De
mes amours
Ainsi :-
venus – partis – revenus-
S’émeuvent
les petits lutins
Qui
traversent la forêt de mes mots
Ils
sont ces pauvres étrangers
Qui
font la musique
Et
ouvrent le vent sur la lumière
Par
les aubes et les crépuscules
Ici
– on sait : pas d’écho rédempteur
Aux
errances incendiées
Ici
– on le sait : la corne de brume
Ne
répond plus à nos appels
Plus
d’appel – plus d’écho
Mais
… Un point fixe comme une étoile dans la ville !
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