PRISE DE TEMPS
Frustes bras noirs de la circulation
Engorgés de lampadaires lunaires
Vous chuchotez – ronronnez
A l’éveil de la ville
Pendant que la nuit
Vous crache
Son dernier morceau
Sans aucune étoile
Verra-t-on la blanche couverture de l’aube
S’étendre parmi vous ?
Tristes – les ombres des rêves
Sortent peu à peu de leur antre
Ombres furtives
Parmi les ombres
Je dépose ma couronne de mots
Sur une lèvre urbaine
Je l’humecte de café noir
Et y lance les volutes
De ma cigarette allumée
Le temps précieux garde encore l’obscur
Il est uniforme comme lui
Mais la vitesse des phares
Le surpasse
Bientôt le chuchotement – le ronronnement
Laissent place
A des giclées furibondes
Mauve noirci poussiéreux
Entre les arbres – entre les murs
Et au-dessus
Sous la caisse d'un camion à l'arrêt
N'est-ce pas une femme du lointain ?
Vrombissement !..
Non - Ce n'est pas l'exil - C'est une femme Ici
Dans le reflet de la vitre ennoircie
Quelques phares jettent des cristaux de roche
Dans des rigoles
Tout le ciel vire au mauve bleuté
Les passants fleurissent l’ombre générale
En chaînes de pas pressés
Dans toutes les directions
Sans arrêt – sans arrêt …
Bleu blanc du ciel
Archers d’Artémis
Lancez vos flèches sur l’horizon blafard
Que le soleil puisse en sortir
Sa tête incandescente
Sur la place qui rugit maintenant …
Blancs – uniformément blancs :
Le ciel – les murs – le macadam
Ça y est :
Les lampadaires abandonnent
Leurs rôles de veilleurs lunaires
C’est l’éveil partout
Les flèches n’ont rien pu faire
Le soleil a répondu absent
Du fond de l’horizon
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