C ONTRE LE FEU DE LA TRISTESSE
Dans nos portes :
Calme et courants d’air
Le chant s’endort
Avec la misère qui lamine
Et son suaire qui sourit
Lamento – Mémento
Aux fleurs d’amour indécis
Qui se flétrit
On répond en abeilles
Butinant son énigme
Et le couteau des souvenirs
Tranche l’ennui
Qui picotait la vie
Scellerons-nous notre habitat
En faisant grâce
Aux perles du désespoir
Mais elles sont le collier
D’Eurydice déçue
Mais – non – l’hébétude ne nous tiendra plus …
Ah ! Sortir de nos seuils
Et après nous être plongés dans le Léthé –
Brûlés par l’absence –
Nous mangeons le silence
Nous dévorons l’écho de notre mémoire
Et nous ne plions
Que pour ne pas supplier
Le vent des âmes mortes
Face à la tristesse
Nous sortons notre trique
Et nous battons – battons
Le feu d’outre-tombe
Mais Ah ! S’ouvrir à l’incendie du jour
Se lever – se lancer hors de nos rêves
Au tout venant du soleil
Qui éclaire et entretient
Nos solitudes enchevêtrées
Nous retrouvons sans attendre
L’escalier des havreurs
Où nous endurons
Le temps de la montée
A deux doigts des lucarnes
Où vibre notre Paris qui veille
Dans les lumières
De la nuit