dimanche 20 novembre 2011

L'INNOCENCE EXISTE

L’INNOCENCE EXISTE !

Des bacchanales de la puissance

Tu te retires – ô L’innocence

A fleurs partagées


Tu ne chantes aucune gloire

Sur l’autel des sacrifiés


Et ta vie que l’on néglige

T’enseigne l’indifférence

A la brillance


Quand tes rébellions éclatent

Elles ne sont jamais feintes


Tu es encore la pâte qui se lève

Et la meule dont tu te sers

C’est celle de la vie polymorphe


Ah ! Les secrets que tu charries

Dans les torrents vifs de la présence

Sont amorce de tes départs

Ils comptent dans ton racinement

A fleur de terre


Nul n’ignore la moisson

De tes périples

D’ailleurs – quand tu danses – ô innocence

On suit tes rythmes ballotant

Entre vérité et vertu


Ils veulent brûler la scène

Pour t’arracher ton sang

A moindre frais

Oui ! Innocence

On te dénie

On te fait la guerre


Avec l’outil – bouc émissaire

On te fabrique les parts immangeables

Du gâteau des rois


Il faut voir comme ils font

Avec leurs machines à broyer

Comme ils font avec toi

Calomniant ta misère


Mais debout – innocence

Tu n’es plus fantôme de l’errance

Et déclines toutes les promesses

Où l’on te conjure de rester invisibles


Encore plus de lumière et de bien

Qui sortent des cavernes

T’invitent à faire entendre ta sagesse

Toi – le milieu où tout se tient


Ils crient : l’innocence n’existe pas

Mais toi – tu fabriques le cheval courant

Dans la nouveauté

Charriant toutes les boues du monde


Sur ton dos : le fardeau

De tous les spasmes du monde

Dans ton cœur : la fibrillation

La pulsation rapide

Des temps actuels


Le vent à ras de terre

Monte jusqu’à l’étoile

Et tu n’es le satellite de personne


On te dit : tu n’es personne

Mais qui guette le jet de sel

Sur les confins et les bords glacés

Des rives où souffle ta respiration


On l’entend quand-même

Le bruit sourd de ta conscience

Et il n’est nulle « science »

Qui la corrompe

Toi – sous la férule de ton souffle –

Avec le bouclier et l’épée de ta paix

Tu fais gémir les gorgones

Ils sont égarés – les monstres froids

Qui exigent de toi

Que tu leur rendes grâce

Pour leurs mots compatissants


Nulle pitié – Nulle charité

Ne t’empêcheront de te mettre à la lumière

Qui les aveuglera


Et tu te moques bien

Des prébendes qu’ils s’offrent en ton nom


La haine qu’ils te vouent

Avec leur chœur unique

Toujours prêt à te faire payer

Ton recours à la pensée aurorale

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