L’INNOCENCE EXISTE !
Des bacchanales de la puissance
Tu te retires – ô L’innocence
A fleurs partagées
Tu ne chantes aucune gloire
Sur l’autel des sacrifiés
Et ta vie que l’on néglige
T’enseigne l’indifférence
A la brillance
Quand tes rébellions éclatent
Elles ne sont jamais feintes
Tu es encore la pâte qui se lève
Et la meule dont tu te sers
C’est celle de la vie polymorphe
Ah ! Les secrets que tu charries
Dans les torrents vifs de la présence
Sont amorce de tes départs
Ils comptent dans ton racinement
A fleur de terre
Nul n’ignore la moisson
De tes périples
D’ailleurs – quand tu danses – ô innocence
On suit tes rythmes ballotant
Entre vérité et vertu
Ils veulent brûler la scène
Pour t’arracher ton sang
A moindre frais
Oui ! Innocence
On te dénie
On te fait la guerre
Avec l’outil – bouc émissaire
On te fabrique les parts immangeables
Du gâteau des rois
Il faut voir comme ils font
Avec leurs machines à broyer
Comme ils font avec toi
Calomniant ta misère
Mais debout – innocence
Tu n’es plus fantôme de l’errance
Et déclines toutes les promesses
Où l’on te conjure de rester invisibles
Encore plus de lumière et de bien
Qui sortent des cavernes
T’invitent à faire entendre ta sagesse
Toi – le milieu où tout se tient
Ils crient : l’innocence n’existe pas
Mais toi – tu fabriques le cheval courant
Dans la nouveauté
Charriant toutes les boues du monde
Sur ton dos : le fardeau
De tous les spasmes du monde
Dans ton cœur : la fibrillation
La pulsation rapide
Des temps actuels
Le vent à ras de terre
Monte jusqu’à l’étoile
Et tu n’es le satellite de personne
On te dit : tu n’es personne
Mais qui guette le jet de sel
Sur les confins et les bords glacés
Des rives où souffle ta respiration
On l’entend quand-même
Le bruit sourd de ta conscience
Et il n’est nulle « science »
Qui la corrompe
Toi – sous la férule de ton souffle –
Avec le bouclier et l’épée de ta paix
Tu fais gémir les gorgones
Ils sont égarés – les monstres froids
Qui exigent de toi
Que tu leur rendes grâce
Pour leurs mots compatissants
Nulle pitié – Nulle charité
Ne t’empêcheront de te mettre à la lumière
Qui les aveuglera
Et tu te moques bien
Des prébendes qu’ils s’offrent en ton nom
La haine qu’ils te vouent
Avec leur chœur unique
Toujours prêt à te faire payer
Ton recours à la pensée aurorale
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire