RIRE-ECORCE
S’il est un rire – écorce
Aux fruits précoces
Notre joie s’incendie
Sans lui – rien ne s’ouvrirait
Que les paroles creuses
Du bouffon
Sans lui – nous ne décocherions
Aucune flèche d’amour
Et les mots d’amande
Se perdraient
Et nous nous délesterions
Du poids secret qui charme
Le désir
Notre pensée serait dépensée
Dans le temps machinique
Et nous ne nous aventurerions plus
Dans les causes chamoisées
Qui flirtent avec la lumière
Mais – Rire-Ecorce -
Qui te déshabille
Te doit un tour de danse
Dans la mémoire
Pour l’avenir
Car on te nomme ici
Dans l’arbre au savoir
Ils veulent te séparer
De la chair et de la pulpe
Car ils n’entendent rien
Que ce qui fait appétit
De la puissance incarnée
C’est ainsi que nous rions
Des héraults de l’éloquence
Qui sont ailleurs
Dans les festins des princes
Tant de fantômes secouent leur squelettes
En tirant leurs chaînes
Ce sont des revenants choyés
Qui hantent les palais
Mais le rire-écorce
Les interrompt
Il se casse - se pèle
Et s’écrit avec des mots d’amour
Qui appellent dans l’arbre au savoir
La marche ininterrompue
De la liberté pour tous les fruits
De l’Humanité
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