VILLE D’AURORE
O Là-bas – pierre incandescente du cœur
A la fuite d’Astrée !
Comme elle ponce la robe sombre
De notre jour !
Et puis – d’un seul coup –
L’éclat défait
Qui le libère
Et la ville nue affranchie des soldats lunaires
S’offre pâle à nos amours mutinés
Tardivement – le lion d’azur
Aveugle son horizon
Enivrant la pierre encore grise
S’accordant aux arbres cuivrés
De pan en pan explose l’obscur
Qui rumine en mille ombres
Laissant la lumière
Arroser en stries platinées
Le macadam où s’enfouit la circulation
Où s’effacent nos rêves
Nos amours penchent sur le cou des boulevards
Et la rage de nos cœurs fleurit
Dans les vitrines lustrées
Nous renvoyant notre attente
Comme reflet de l’épave
De notre souvenir
Ma propre rage se convertit en tendresse sauvage
Pour les derniers allumés de la nuit –
Ceux-là qui vexent le temps
En racontant leur bohème
A la Marianne secrète et sombre debout sur son char
Avec – là-bas – les deux colonnes blanches
Qui veillent à la perspective
Abandonnée par les dieux
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