SUR LA LEVRE DE L’AVENUE
Un long et droit chemin
Piqueté de lumières blanches
Filé d’ombres mouvantes
Et de branches phosphorescentes
Ciblé – au loin par une enseigne
Où défilent les couleurs
C’est sur une lèvre de l’avenue
Où chuchotent les retours
Pendant que coule la bouche
Comme une rivière chaotique
La ville avale son orchestre
Et la pulpe qui l’habite
Les murs engrangent – dans un froid silence –
Les fruits de l’ultime veille
Ici - en face – c’est une barricade
Au froid regard d’apparat
Qui – avec mille yeux
Mangeant le ciel –
Transvase les secrets de compagnie
Bientôt – les sarments des rumeurs
Craquellent sur les tapis de feuilles
Et s’envolent en fumée
Tu respires avec le lointain
Tu sais : ce pauvre qui rumine
Dans la proximité du silence :
C’est ton air – c’est ta demeure
Et son ombre est la chair
De tes commencements
Y puiser l’invisible – debout
Pour mordre dans l’impossible
Sur des traces qui ruissellent
Comme un phare
Là à l’horizon de l’avenue
Mais – ici briller – Ah ! Briller ici …
Dans quelle humide fraîcheur
S’évanouirait l’étoile !...
Dans quel brouillard nocturne !...
Ici – sur la terrasse -
Le chemin filé d’ombres
Briquette tes mots
Comme sur le chameau
De tous tes fardeaux
Pensé loin – poème :
Il n’est nulle chance
Qui chante comme un oiseau
Nul grand tapage
Grillant comme le destin
Dans la nuit
Avec son poids de Mercure
Sous les lampes
Ah ! Cette insaisissable Fortune
Sans audace ni envol !
Ici – sur la terrasse –
La lèvre de l’avenue
Ne s’humecte pas
Des baisers de la bonne étoile
Elle fait grâce – cependant –
Aux balbutiements
Du hasard et de l’amour
Dans la veille incandescente
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