CHANT ET ENVOL
Petit merle à l’envol difficile
Tu te lances dans ton moulin à chansons
Tu te lances comme une fronde
A partir de tes hauteurs
On te voit poindre
Au petit matin
A l’équerre d’un mur
Ton trille est-il joyeux ?...
En tout cas – tes ailes l’ont porté
A deux pas du carrefour
Méprisant la brise – tu traverses
Le faubourg et t’accroches à un toit
Proche est l’homme qui a faim
Proche est son refuge sous un balcon
T’entend-il ? Te voit-il ?
Il se lève en murmurant son espoir
D’un déjeuner même frugal
Et le petit merle l’accompagne …
Oh ! Oui ! Toi l’oisillon
Né à la ville …
Tu franchis ses barrières
Tu inaugures le temps du jour
Passant outre la misère du monde
Mais la florissant de ton chant précoce
Allumant les rêves de la terre
Qui se réveille
Un enfant pleurant à une fenêtre
S’interrompt quand tu modules
Sur son balcon
Un enfant qui ne dort plus
Voudrait crier
Mais il rentre dans le silence
Qui a faim ? Qui a soif ?...
Mais qui souffle
Sur les murmures et sur les pleurs ?
Toi – le démuni - Toi l’enfant
Toi – le travailleur pressé par l’horloge …
Il y a pour vous
Comme un oiseau rieur
Qui fauche la tristesse
Dans le dédale des murs
Et tous les murs sont des seuils dépassés
Le grand froid – aussi – plonge
Dans la chaleur d’un chant
Les premiers vrombissements
Ne font rien oublier
D’un envol généreux et courageux
A chaque fois – le temps frémit
Dans cet éclair de nouveauté
Le vent – lui-même cesse de ruminer
Dans l’ombre des cœurs
Pour des averses qui ne sont
Que petites fureurs du ciel
Alors que le petit merle furtif
Jette une note – à chaque fois nouvelle –
S’évadant dans nos songes matutinaux
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