ESPOIR A FLEUR DE LAIT
Tu tètes la révolution à ses pis
Elle est épuisable
Son oracle déposé sur ta bouche
T’empêche de chanter
Son aura vaut un matin
Vaut un soir
Tu glisses ton savoir
A ses cornes
Elle rue dans tes jambes
Elle avale l’herbe sauvage
L’avenir est clos
Dans son enclos
Mais – qui donc l’élargira
Qui – faisant de promesse vertu
Fera pousser des fleurs
Sur son fumier
Il y a quelque part de lait nourricier
Qui peut glisser
Dans une corbeille de roses
S’y étendent les baisers
A des kilomètres
D’amour reverdi
Cette nourriture cent – mille fois renouvelée
Se déverse dans une grande artère
Où vibrent les égaux
On ne cessera de plonger
Dans la voracité
Est-elle fatiguée – la Marianne
D’alimenter ses enfants à son sein ?
Est-elle lassée de ne pouvoir
Ligoter les mains
Des avaleurs de la chose publique ?
Et la terre pleure
De n’entendre que les Héraults
Qui la dépouillent
C’est le monde expatrié de lui-même
Ce sont ses muscles atrophiés
De tout vouloir saisir
Il faudra réinventer
De grands moulins
De claire voix sans prière
Sans la bénédiction intranquille
Des bergers charitables
Soudoyer la vie
Dans les étables de béton
Laisser gicler son cœur
Livrer sa chair et son sang
Aux pressoirs
Jusqu’au dernier calice levé
Pour une puissance recharnée
Paix d’entre-gens
Paix garante de toutes
Les processions du monde
Mais nous n’irons pas
Dans la transhumance
Où se couche le regard
Nous ne quémanderons pas
Des oasis de vertu et de tranquillité
Nous ne percevons notre droit
Qu’à nous emparer
De la rose des vents
Pour prévenir la tempête
Et nous irions haletants
Pour notre allaitement ?
Bientôt – plus personne
Personne pour couvrir
Ces avancées
Myrte et muguet
Se disputeront le lait de nos sens
Jusqu’à ne plus laisser une seule place
Pour le berger rageur
Mais toute la place pour l’arpentage de l’espoir
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