VÉRITÉ : EMPREINTE
Et la vérité ne sortira pas hirsute
D’un bouge
Elle éclaire nos fenêtres et nos seuils
Mais ne mange pas
A la table des prêcheurs
N’incendie pas nos havres
Quand hurlent
Les pompiers pyromanes
Elle gravite dans le doute
Qui accompagne nos routes
Elle s’emporte dans un ciel à la Turner
Dans les lignes et les courbes de Cézanne
Notre valise à tiroirs
Est pleine de trésors
Non négociables
Pour tous nos mots irrécupérables
Même si les têtes de toupie actuelles
Arrachent notre sol
Même si – en y serpentant leurs voix –
Elles enfilent notre misère à l’envers
Dans les cotillons des princes
Dans les feux d’ombre de leurs limbes -
Nos corps écartelés
Brouillent l’économie de l’exil
Et se raccommodent à nos âmes
Nous remembrerons nos vies
Refaçonnant tous les nids
Vérité : simple nom pris
A la volée de nos errances
Dans un chanvre dénoué
Elle nous accomplit
Seuls et nus
Mais ressoudés à l’horizon
Sortis de la gueule des monstres
Comme d’un mirifique miroir
Nous apprendrons la séparation
Et nous desserrerons les liens
De notre inexistence
Nous abandonnerons les oracles-catastrophes
Pour habiter le pays
De nos fruits écarlates
Avec la vérité comme empreinte
Pacifique dans chacun de nos cœurs
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