FONTAINE DE MON SILENCE
Traîne savate
A l’imbroglio des mots
Lentement amorce sur du vide -
Fontaine de mon silence
Toi - tu sautes par-dessus
Mes bords de pierre
Je verrai comment armer mes eaux
Dans le vertige ruisselant
Comment les orienter sur un chemin
Où mon corps tombe déjà
Dans les vestiges
Je bois aux plus profondes irrigations
Mes pieds frapperont la terre
Egaré un moment
Je reste dans une vacance limpide
Où tout pourrait me surprendre
Mais je dérape – glisse et m’emporte
Dans la pente inondée …
Que faire maintenant ?
Il me faut tracer un fossé
Avec ma main de scripteur
Et orienter ainsi l’écoulement
Veiller à ce que rien ne se perde
Ainsi j’y baignerai mon troupeau de mots
Je soulagerai la peine
De l’assoiffé
Et la source de la fontaine
Rejoindra les lacs
Où j’avais déjà rêvé
Mes yeux resteront les yeux de la fontaine
Aux passages abrupts
Ils seront fermés aux précipices
Et fixés à ma pierre
Et je sauterai – saute déjà
Dans le jardin des délices
Dans le creux des vals
Où s’apitoie
La veine des eaux qui l’arrosent
Mais – plus de violence à construire
Pour que viennent à se rejoindre
Toutes les fontaines
Où chacun boira
D’où chacun tracera son ruisseau
Dans le bois intense
J’entends toujours
Le roucoulement qui porte
Vers le lointain
Bientôt – je verrai la route macadam
Où s’oublient tous les silences
Elle est celle des mille feux
De la circulation
Où l’horizontale vitesse
Fait perdre
De vue les chemins à tracer
Mais - en Paris – des sourciers
Font le pont des changes
Pour abreuver
D’eaux de jouvence
Les mille fontaines
Où se rencontrent le monde
Et toutes les jeunesses
Avides de bâtir
L’univers
En leurs lieux
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