VOIX POUR DEUX AMANTS
Tu devrais dire à ton amour :
La terre est aussi notre soleil
Brûlons-y les racines de la douleur
Levons-y des grains de liberté
Nous ne l’épuiserons pas
Elle pourrait te chanter ta nuit
En accompagnant tes rêves
Ou tu la verrais dormir
Et tu plongerais dans ses voyages
Elle pourrait te réveiller au petit jour
Et te montrer le fruit rouge de l’horizon
Pour que vous y mordiez –tous deux
Jusqu’à y façonner vos lèvres
Tu lui chuchoterais à l’oreille :
Viens ! Gravissons ces pentes
Qui nous attendent au lointain
Elle te mordillerait l’oreille
Et te répondrait :
Tiens mes pentes – elles se courbent pour toi
Car elle n’attend rien
Des vieilles lunes déçues
Mais que tout commence
Dans d’intimes voyages –
Elle te le répèterait
T’offrant sa part d’elle
Jusqu’à l’infini
Pourtant vous épouseriez – tous les deux
Les secrets inépuisables des forêts
Elle te l’affirmerait dans leurs sentes
Se faisant la fée des clairières
Là à l’aulne des sources roucoulantes
Et ton souffle et son souffle
Suivraient l’inclinaison de vos désirs
Les jours passants n’en finiront jamais
Avec votre amour
Avec le temps – il s’affirme
A chaque lampe allumée par ses doigts
Sur le mystère vivant
Où vos solitudes s’accordent –
Vos visages et vos corps plongés
Dans le contre jour
Comme dans le feu qui la tient
Sans fin
Malgré tes fuites
Malgré tes silences …
Vous vous regarderiez longtemps – longtemps
N’épuisant rien du spectacle du monde
Mais l’entraînant avec votre eau vive
A se déshabiller de son costume de guerre
Vous le tutoieriez
Même dans le soir de vos vies
Appelant sans-cesse l’accueil
Que vous connaissez
Et le terre glisserait
Comme neige
Sur le manteau de vos amours
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