L’ECUME DES VOIX
En prise avec une marée montante –
Les voix – dans la lumière
Dormante sur les murs
Qui les enserrent –
Sont au taquet
Des désirs –
Allumées
Comme
Sur le sable –
L’’écume
Qui sourit
Voix – Ici :
Voix de tous les continents
Débordant les rives
De l’avenue –
Elles attendrissent
L’orchestre de Paris
En y jetant tous les grains
De leurs accents –
Même le notre
Ce courant –
Les lampes multicolores
S’en emparent comme
D’un phare sur
La rampe
Qu’elles protègent
De l’errance
Obscure
Écume électrique
Sur le poids de
L’écriture –
Nul étranger ne nous est absent –
C’est comme une plume
Pulsant du sang
Phosphorescent
Dans notre jeu
Avec sa musique
Et la terre-pierre
Boit le poème
De notre bohème
Proche : la forêt des rues
Ne cache plus de jungle
Intransigeante : la frontière
Des passages fond
Dans la chaleur
De l’eau qui
Monte
Plus de glacis pour geler
Les embouchures où
Elle s’abandonne
Un train sans merci
Enivre notre plage
Sans souci
Nous nous noyons avec
Les brins de fantaisie
Qui drainent le plaisir
De l’acmé
Et même notre cœur
Palpite en réaffleurant
A la surface du
Lointain
Un air soufflé
A la corde des rires
Vient rafraîchir la corne
De nos souvenirs
Desséchés
Que nous partageons
Secrètement avec
Les songes vivants
Qui clignotent dans
Les conversations
Nous boirons le lait glacé de l’aube
Nous le boirons – pensant
A cette chaude plage
Des nouveautés
Nous irons gracier tous
Les amours sauvages
Sur le flanc gris des
Cieux automnaux
Car tout résonne et brille
Maintenant – des vois grisées
Par le silence qui
Les entoure
Même
Celles qui sonnent
Notre propre accent
Et – partout – les cours des amants
Désarmés font une renommée
Au lieu de rencontre
Où s’est prolongée
L’écume des voix
Dans la nuit et
La tendresse
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