dimanche 2 mars 2014

A MA FENÊTRE



A MA FENÊTRE 



Le moucheté-frappé de la bruine
Sur la bouche ouverte
A la solitude
De veille –
Grise un combat
Que le « Liederkreis »
Accompagne et engraine
De lignes de cœur
Branchées dans
Une pure
« Stimmung »

« Nichts ist vorbei ! »
Le socle de la nuit est bien gravé
Dans le silence en saillie
Sur le sol de ma
Propre voix
Il n’y a pas d’autre rossignol
Que celui de ce chant
Fécondant
Ma joie au-dessus
De ma ruelle qui ruisselle
De clair-obscur …

Oui ! Rien est passé !...
On n’est pas sans amour …
« Nie mehr ! » : le nid des haines 
S’efface dans le secret
Complice de la ville
Qui veille sans
Rumeurs

Bientôt on recoudra la laine
Du ciel avec la clameur
A chaque fois nouvelle –
Écrite sur le tableau évanescent
Des vitesses précipitées
Vers le « labeur »

Mais on n’attend rien
Et l’air est suspendu à la toile noire
Nuées tendues sur les toits …
Et le temps est sans autre lien
Que celui du chant et de
Sa musique qui court – court
Dans la nuit souveraine
D’où s’est évanouie
La bruine

On n’entend pas la misère
Aux pieds d’argile
Et l’exil est
Sans air audible
Tandis que s’est essoufflée
Toute rébellion à siffler
Dans les cornes
De la promesse
D’un matin
Mutin

O Tranquille – trop tranquille rideau
Qui rissole de lumière !
Lait d’or à ma
Fenêtre ouverte !
L’air – lui-même dort
Avec la douceur
Angélique et mélancolique
Du chant qui laisse
Macérer l’oubli
Dans la tête

Et toi ! Ma sœur ! Toi : mon humanité
Entends-tu le « Liederkreis » ?...
En ce lundi dans mon pays –
Paris est mon bail
Que la beauté
Du silence
Souligne
Avec tes doigts
De fée des sables
Toi ! Que l’âme de la ville
T’installe sur le piédestal où je veille –
Je te le dis : il n’y a pas
De mur qui ne se
Surmonte …
Le merle chantera pour toi
A l’affut qu’il est de tous les éveils
Nous mettrons l’aube
A notre service
Comme nous nous représentons
Le lointain et le futur
Arracher toute
Barricade à
L’amour
Dès qu’ils rentrent
Dans nos rencontres matinales

Les monstres n’entendent pas
Le cœur de nos voix
Ils ne savent
Écouter le
Silence
Ce « Liederkreis » aura été
Une petite école pour
Nous apprendre
Que nous
Ne pouvons surseoir
A ce qui nous tient
Debout !
Il chante la solitude à partager
Dans la jubilation
De nos désirs
Il est sans fin ce chant
Aux mille facettes d’une passion
Ouverte comme l’est
Ma fenêtre où je
Suis enchanté  

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