LE GRAND OUBLI BRÛLANT
Si la ville fébrile
flambe sur ses seuils
C'est qu'ils bouent
d'impatience pour son grand oubli
Chair en feu dans le
silence du non-accueil !
Vous vous lovez – criez
dans les bras du repli
Dans l'oubli de l'oubli
vous taillez vos baisers
Mais les fleuves de votre
circulation bavent
Sur les hauts bords des
déserts de béton blasés
Pourtant les échos de vos
écarts restent braves
Où s'entend en creux
l'écume de la misère
On sait qu'errent toutes
marées de la jeunesse
Pour elles il fait bon de
réinventer la terre
Comme pour les exilés
vivant sans adresse
O Paris notre ville !
Ramasse tes braises
Recueille les encore en
tes poumons ardents
Cette chaleur intense te
couvrira d'aise
On ne tancera plus pour
l'oubli de ton temps
Au plus loin que brûlent
tes moindres souvenirs
Un petit rien de fleurs de
partout te tiendra
Au plus fin essentiel d'un
ciel pour l'avenir
Puis au tréfonds de ton
cœur tu résisteras
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