Le Samedi 23/07/2016
QUELQUES MOTS A PROPOS DE
« LA PAROLE POÉTIQUE » DE YVES BONNEFOY :
« Pincettes »
pour le feu ! « l'Être » c'est du feu ! On
touche le Réel, on ne le saisit pas ou alors : on s'y brûle
et...On s'éteint, à moins qu'on veuille « carrément »
l'éteindre , ce qui est nihilisme radical !
Or l'amour c'est feu et
les femmes en sont potentiellement pleines... Qu'on ne les inonde pas
d'une fausse puissance … Le feu c'est l'atome indissécable sauf à
la faire fissurer, scissionner, fissionner en la soumettant à
l'action d'une molécule qui conduit le maximum d'atomes sur elle,
la pauvre qui est ainsi menée à une explosion potentielle gardée
sous cloche , prête au pire ! Ainsi les révolutions factices
s'inspirent de cette énergie et de cet amour dévoyés !
Certes, la réalité est finie et mortelle mais, si elle se fabrique
avec ce feu qu'est l'être en art pour la vie, elle ouvre sur le Réel
(« L'Être »)
qui, lui :
un-multiple infini, nous donne rapport à toute l'énergie fondatrice,
à l'univers où s'est produite notre terre , au fond de notre terre
et … : En Nous-mêmes pour tout autre ! Mystérieuse
énigme : certes ! Mais qu'on l'entende sonner dans la
langue cet être , qu'on le goute, qu'on le hume, qu'on le voie, il
faut aussi lui donner le pinceau de l'amour en corps et âme !
Qu'il faille sortir résolument de la métaphysique, le poème, de
tous temps l'a déjà fait et : matière en feu de la langue où
, rose perçue,il s'arrache au Capital et au rien d'être qui s'y
agite et agite les nihilistes qui , l'Humain et l'Amour ainsi que
l'Art massacrent parce que là il n'y a de « religare »
qu'à sortir de ce miroir où nihilistes sont à se mirer en
complices du Rien à penser, à tuer , à nous tuer , à se tuer !
D'où il ressort que créer poème , c'est à la fois y faire
entendre le Réel et l'autre jusqu'en moi , en touchant ainsi
l'infini avec les contraintes du fini qu'on réinvente sans-cesse :
dans la langue et … A la fois : se défaire du « gestus »,
de l' »habitus » qui réduisent le banal quotidien à de
malheureux stéréotypes, préjugés, présupposés, a prioris …
Etc et à tous discours préfabriqués prétendant à l'analyse d'art
mais : toujours extérieurs à l'art lui-même ! Ainsi, le
poème comme art, ne se réduit, ni ne dissout dans les eaux sales de
la « crise » consommatoire où des médias- miroir
déformant veulent le plonger pour tuer en lui ce qui subvertit le
Capital et dispense des émotions au son , au pinceau de l'amour où
le plaisir ne s 'épuise pas en jouissance à tous prix qu'il
faille s'en payer du p'tit poème pour vedettes !
Non ! Ce qui dure
dans le poème , c'est ce plaisir à aimer garder en pensée et en
corps ce qui semble avoir été perdu dans le cheminement de la vie :
ses amours , ses amis , ses causes d'engagement , ses découvertes,
ses inventions , oui et plus encore si on se fidélise à cet art
pour rencontrer encore et encore ! Se garder toujours mûr pour
le hasard , préserver fidèle aux premiers hasards , le sens du
poème où on s'aventure pour presque rien et renaitre au monde
sans-cesse et contre le cours qu'il prend , contre tout abandon au
« nihilisme » , partager et accueillir ce qui peut donner
force à vivre :
tout chant où se livre la
part essentielle et , oui : banale , de nos vies en plaisirs et
douleurs ...Ne pas chercher des chemins qui ne mènent nulle part ,
s'aventurer oui s'aventurer jusque dans le plus grand tintamarre ,
jusque dans le plus grand silence dans la fabrique d'un poème !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire