samedi 23 juillet 2016

QUELQUES MOTS A PROPOS DE "LA PAROLE POETIQUE" D'YVES BONNEFOY ( voir et entendre "La parole poétique" conférence de Yves BONNEFOY en 2001 - youtube )

Peinture : Pipihua


Le Samedi 23/07/2016

QUELQUES MOTS A PROPOS DE « LA PAROLE POÉTIQUE » DE YVES BONNEFOY :




« Pincettes » pour le feu ! « l'Être » c'est du feu ! On touche le Réel, on ne le saisit pas ou alors : on s'y brûle et...On s'éteint, à moins qu'on veuille « carrément » l'éteindre , ce qui est nihilisme radical !
Or l'amour c'est feu et les femmes en sont potentiellement pleines... Qu'on ne les inonde pas d'une fausse puissance … Le feu c'est l'atome indissécable sauf à la faire fissurer, scissionner, fissionner en la soumettant à l'action d'une molécule qui conduit le maximum d'atomes sur elle, la pauvre qui est ainsi menée à une explosion potentielle gardée sous cloche , prête au pire ! Ainsi les révolutions factices s'inspirent de cette énergie et de cet amour dévoyés ! Certes, la réalité est finie et mortelle mais, si elle se fabrique avec ce feu qu'est l'être en art pour la vie, elle ouvre sur le Réel (« L'Être »)
qui, lui : un-multiple infini, nous donne rapport à toute l'énergie fondatrice, à l'univers où s'est produite notre terre , au fond de notre terre et … : En Nous-mêmes pour tout autre ! Mystérieuse énigme : certes ! Mais qu'on l'entende sonner dans la langue cet être , qu'on le goute, qu'on le hume, qu'on le voie, il faut aussi lui donner le pinceau de l'amour en corps et âme ! Qu'il faille sortir résolument de la métaphysique, le poème, de tous temps l'a déjà fait et : matière en feu de la langue où , rose perçue,il s'arrache au Capital et au rien d'être qui s'y agite et agite les nihilistes qui , l'Humain et l'Amour ainsi que l'Art massacrent parce que là il n'y a de « religare » qu'à sortir de ce miroir où nihilistes sont à se mirer en complices du Rien à penser, à tuer , à nous tuer , à se tuer ! D'où il ressort que créer poème , c'est à la fois y faire entendre le Réel et l'autre jusqu'en moi , en touchant ainsi l'infini avec les contraintes du fini qu'on réinvente sans-cesse : dans la langue et … A la fois : se défaire du « gestus », de l' »habitus » qui réduisent le banal quotidien à de malheureux stéréotypes, préjugés, présupposés, a prioris … Etc et à tous discours préfabriqués prétendant à l'analyse d'art mais : toujours extérieurs à l'art lui-même ! Ainsi, le poème comme art, ne se réduit, ni ne dissout dans les eaux sales de la « crise » consommatoire où des médias- miroir déformant veulent le plonger pour tuer en lui ce qui subvertit le Capital et dispense des émotions au son , au pinceau de l'amour où le plaisir ne s 'épuise pas en jouissance à tous prix qu'il faille s'en payer du p'tit poème pour vedettes !
Non ! Ce qui dure dans le poème , c'est ce plaisir à aimer garder en pensée et en corps ce qui semble avoir été perdu dans le cheminement de la vie : ses amours , ses amis , ses causes d'engagement , ses découvertes, ses inventions , oui et plus encore si on se fidélise à cet art pour rencontrer encore et encore ! Se garder toujours mûr pour le hasard , préserver fidèle aux premiers hasards , le sens du poème où on s'aventure pour presque rien et renaitre au monde sans-cesse et contre le cours qu'il prend , contre tout abandon au « nihilisme » , partager et accueillir ce qui peut donner force à vivre :
tout chant où se livre la part essentielle et , oui : banale , de nos vies en plaisirs et douleurs ...Ne pas chercher des chemins qui ne mènent nulle part , s'aventurer oui s'aventurer jusque dans le plus grand tintamarre , jusque dans le plus grand silence dans la fabrique d'un poème !

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