PETITE ÉPOPÉE POUR UN
ENFANT
Tu apprendras de la
tempête
et ton courage solitaire
te tiendra bien haute la
tête
pour ton voyage sur la
terre
Soutenant ta navigation
ta patience te fera entrer
dans le soleil d'une
passion
avec tous ses secrets
attraits
Sans la renommée comme
gloire
de s'asseoir sur royal
siège
tu sais aimer sans faire
accroire
que tout fort désir est
un piège
Le vent ne viendra te
briser
même dans sa plus grande
rage
parce que tu veux tout
oser
debout contre tous les
orages
Nulle attente et nulle
amertume !
Mais ce calcul
d'orientation
restera ta seule fortune
sans qu'elle hante tes
décisions
Et quelque soit ton port
d'attache
tu sauras renouer
sans-cesse
avec le lointain qui se
cache
mais il t'est proche et ne
te blesse
Enfant ! Tu n'erres
dans tes rondes
et ne gardes tes regards
clos
devant ces orgasmes du
monde !
Tu restes aux spasmes des
flots
Les bras ouverts à toutes
terres
tu ne perdras jamais des
yeux
que du sud au nord tout
enfer
est noyade à prendre au
sérieux
Enfant ! Tu grandiras
l'accord
de tous ceux qui te
grandiront
en pensée – savoir –
âme et corps -
car ces merveilles
tournent rond !
Tu ne perdras le vent
liant
si tu suis encore ses
courses
et ni l'occident ni
l'orient
ne sont boussole pour ses
sources
L'ardeur de vertus
partagées
ce courage à tout
traverser
ne donnera rien à singer
des pages d'erreurs du
passé
Mais – gardant tels :
paix – vent – boussole
et ton espoir rivé au
corps -
comme sur un tout vierge
sol
tu passeras tous les
décors
Pour ta vie : ta
fraîche mémoire
te garde indemnes les
rêves
même s'ils renvoient au
miroir
de l'enfer – Tu voudrais
la trêve
Et toutes les voiles
dehors
tu partiras en grand
voyage
épousant ce si bel effort
de gens exilés sans
bagages
Mais il ne peut
t'émerveiller
cet exotisme si voyeur
où aboie si bien
habillé
pauvre drapeau qui nie
l'ailleurs
C'est une pauvre humanité
qui semble ignorer les
tourments
et cherche dans sa liberté
à nier le fracas qui ne
ment
Toi ! Enfant !
Tu ne te perds pas
et questionnes l'homme
mature
sur tous ses soi-disant
grands pas
où l'on joue à faux le
futur
et la « Grande »
force « mobile »
la « Ruse » de
toutes couleurs
tous ceux qui les portent
– habiles
et croient y corser le
bonheur ! ...
Enfant qui ne crains
aventures -
face à l'écran qui les
infirme
tu réapprends en la
nature
le grand futur qui les
confirme !
Le « grand
civilisé » rassure
affichant un chemin si
fier
d'homme avisé et si
« mature »
que la liberté ne
conquière
Et sa grande sécurité
c'est parvenir en
conscience
avec toute sa sûreté
d'être la meilleure
engeance
Il s'y connait en
paravents
où il croit abriter
souffrance
de toute tempête et
grands vents
mais fragile est sa
jouissance
Toi l'enfant jeté dans le
monde
sais si bien que cet homme
aveugle
laisse mirer une âme
immonde
qui comme un vil animal
beugle
Toi l'enfant !
Ignores l'étriqué
tu n'es dans son miroir
pervers
par des monstres
préfabriqué...
Misère – exil sont à
l'hiver
Spasmes orgasmes de ces
temps... :
Tempêtes encore à
venir...
La détresse aujourd'hui
s'étend...
L'enfant nous laisse
l'avenir !
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