Le 9-06-2012
Repris, tel quel, ce 17-11-2020
PRENDRE VUE
J’ai vu la terre
Se coucher dans le brouillard
J’ai vu la montagne ensevelie
J’ai vu la toison d’or
Sur la dame blanche
J’ai vu des perles de cristal blanc
Et leurs prismes diamantaires
Se déposer sur les sapins royaux
J’ai vu des colliers de pluie
Briller sous la pluie au soleil
J’ai vu la queue émeraude
D’une étoile filante
Et la pleine lune tracer
Les reliefs-argent
Des arêtes blanches
J’ai vu un gypaète barbu
Faire signe de son vol majestueux
A la terre des hommes enracinés
J’ai vu et entendu la foudre
Craquer à deux pas
J’ai vu des éclairs de chaleur
Zébrer le ciel
Comme un feu d’artifice
J’ai vu des nuages épouser
Les courbes neigeuses dans les hauteurs
Jusqu’à s’y confondre
J’ai vu des passerelles blanches
S’aligner sur tous hauts cols blancs
Et des arc-en-ciel allant doucement
Se coller sur les pentes chevelues
J’ai entendu les mélodies des merles
A l’aurore – au crépuscule
Et à chaque apparition du soleil
Entre les orages
J’ai vu et entendu les hirondelles
Siller dans le ciel
Et trisser contre la brume
J’ai surpris la chouette
Hululant dans un arbre sombre
J’ai vu et entendu
Combien d’Humanité joyeuse ou douloureuse
Veiller tard contre les temps obscurs
Combien d’Humanité voler l’amour
Aux temps obscurs
Combien frissonnant d’espoir
Sur le dos des montagnes
Avec marche patiente et endurante
Vers les hauteurs
Et tout le mépris – la haine
Disparaître dans la communion
Des solitudes acceptées
Avec tant d’orages – de tempêtes
Et tant de soleil
Avec tant de variations de lumière …
Et ce n’est pas – ce ne sera jamais prière
Mais halo de lumière sur la vie
Avec tant de fleurs variées
Avec tant de passion échevelée :
Courir sans destin …
La souffrance du monde
N’égalant pas sa beauté
Toute la douleur des hommes
N’égalant pas leur espoir …
On écoute le silence en soi-même
Dans le secret des choses
Pour dépouiller la mort
Et épouser la vie
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