mardi 9 mai 2023

TRES BEAU TEXTE AUQUEL JE SOUSCRIS ENTIEREMENT SAUF SUR UN POINT : LA DITE "SOCIETE INDUSTRIELLE" QUI EST ENCORE BEL ET BIEN PRESENTE SAUF QU'ELLE EST OCCULTEE PAR : 1) L'IMPERIALISME REEL QUI COURT PARTOUT ET NOUS FAIT COURIR POUR LE PIRE AVENIR A METTRE LA PENSEE DANS SES MARGES et 2) : PAR L'HEGEMONIE DU CAPITAL FICTIF QUI TRAVERSE L'IDEOLOGIE DOMINANTE QUI NOUS MET AUX NORMES POUR SA DOMINATION : VOULUE PAR QUI "INTEGRALE" ? NON DONC CAR C'EST IMPOSSIBLE NON DONC LA SUBLIMATION N'A PAS VECU ELLE SE PROLONGE DANS LA CREATIVITE NEUVE ET LES RECHERCHES NOUVELLES PARTOUT Où LE SAVOIR EST VISE AUJOURD'HUI PAR CET IMPERIALISME EN RIVAUX ET PAR CE (GROS) CAPITAL FICTIF QUI SE "MORD LA QUEUE" POUR DU VIDE !

 

La sublimation a vécu. La pulsion a trouvé un regain de toute-puissance dans un monde qui ne supporte aucune limite pour la satisfaire. Immédiateté, vitesse, fluidité appellent une société sans frustration ni délai. Que ce soit dans l’espace public (les actualités, les faits divers, la pornographie normative, les attitudes «décomplexées») ou sur le divan (patient déprimé, désaxé), la société post-industrielle et post-traumatique de l’après-guerre admet mal qu’on «sublime». Il faut au sujet narcissique un champ opératoire simple et direct à ses pulsions, sinon, il se déprime. La frustration n’est plus supportable, trouvons-lui donc sans cesse de nouveaux objets à ses appétits. L’abstraction, le style, la précision sont passés à l’ennemi, toutes ces choses nous «ralentissent». On ne possède pas un livre, ce n’est ni un investissement ni un instrument ; la lecture prend du temps, et ne produit rien d’autre qu’une capacité accrue à rêver et à penser. L’absence de style dans les productions culturelles est aussi préoccupante que le sont les vies sous pression, moroses et fonctionnelles - tellement plus nombreuses que des vies habitées, voulues.Un monde qui parvient à sublimer est un monde qui prend une forme, qui n’est pas informe comme l’actuelle confusion générale destine le nôtre à l’être.
Anne Dufourmantelle 1964 - 2017 psychanalyste.
Photo : Roberto Frankenberg

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