dimanche 26 août 2012

TOUCHER LE REEL


TOUCHER LE RÉEL



Dans ma bouche : l’indicible
Arraché par bribes
Comme restes
Inadmissibles
De ma langue

Collée sur mes pupilles
Sa turgescence obscure
Insiste dans mes lèvres
Elle les épuise comme
Aux portes de l’oubli

Inachevable est la perdition …
La faire adhérer au réel
Sans phase intermédiaire
La mouiller d’écume
Au bord d’une sédition
Sans phare

Là – au dernier comble
Où brûle la nuit
Dans un silence
Gagné de l’intérieur –
Crachée à son remblaiement
Chuchote alors une source
Qui surmonte
Le temps
Fulgurant

Quand ricoche la promesse
Sur le corps embaumé
On hurlerait à la
Présence …
Dénaturalisons le regard
Et … Furtivement –
Au hasard où tombe
Une voix –
Le ficeler quand-même
A un sens

Et … Tant-pis pour la promesse …
Même bordé de rives instables
Qu’il avance ce sens
Que tout mot
Se délite
S’il faut
Toucher le réel
Je ne m’arracherai pas
Aux fils noués
De l’instant

Incompressible densité
Où se stupéfie
Un poème
Mais drogue s’il en est
Que de se fier
A Hermès
L’art
Ne résonnerait plus
Que dans l’étoffe plombée
D’un destin

Car le destin – lui est noyé !
Il reste : l’incertitude
Qui devient le plat
Des amours
Une fée – une muse – une sirène :
De quoi lier encore l’ « Éros »
A une patrie du poème
Patrie sans autre terre
Ni frontière
Que le fond indompté
Du désir-« Agapé »

Plonger – creuser – sonder
Dégager une clef ancrée
Dans l’époque encore
Ensanglantée
Par la puissance aveugle
Et la vitesse du
« Nihil exit »
Aboyeur
Lancer des esquisses
A la bordure de son temps
De sa musique – de ses mots
De ses paysages !...

Aucun commentaire: